Les révolutions tunisienne et égyptienne ont créé comme un appel d'air pour de nombreux dissidents politiques du monde arabe. Ils reviennent sur le devant de la scène politique et se permettent d'exprimer leur mécontentement. Panorama.
IRAN : À Téhéran, plusieurs milliers de personnes ont manifesté malgré l'interdiction des autorités. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les partisans de l'opposition. À Ispahan, des incidents ont éclaté entre les forces de l'ordre et les quelques dizaines de manifestants. Si l’opposition iranienne appelle à manifester, c'est, "officiellement", en solidarité avec l’Égypte et la Tunisie. "Passée sous silence depuis plus d’un an à cause de la répression, l’opposition compte bien mobiliser ses troupes aujourd’hui autour d’un prétexte idéal : la chute de Moubarak, saluée par le gouvernement iranien", explique à FRANCE 24 Delphine Minoui, correspondante du Figaro au Liban. "Les dissidents politiques Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi sont toutefois bloqués à leur domicile", tempère-t-elle. "Le gouvernement refuse de leur accorder l’autorisation de manifester." La semaine dernière, les autorités avaient procédé à une vague d’arrestations afin de réprimer toute velléité de révolte.
BAHREÏN : Après des manifestations jugées de "faible ampleur" par Nathalie Gillet, la correspondante de FRANCE 24 dans le Golfe, "le pays s’attend aujourd’hui à une vraie manifestation à Manama, la capitale". Des activistes ont lancé un appel sur Facebook pour réclamer des réformes politiques et sociales. Le lieu de rendez-vous attendu, place de la Mosquée, est "complètement bloqué par la police", explique Nathalie Gillet. "On ne sait pas encore si l’appel à manifester de l’opposition sera suivi mais le gouvernement prend ces événements très au sérieux". La semaine dernière, le roi Hamad ben Issa al-Khalifa a multiplié les gestes d’apaisement en promettant de remettre des primes de 1000 dinars [environ 2000 euros, NDLR] à toutes les familles du royaume et en promettant une plus grande liberté de la presse.
YÉMEN : Malgré des affrontements, dimanche, entre les forces de l'ordre et des manifestants anti-gouvernementaux qui réclamaient le départ du président Saleh au pouvoir depuis 32 ans, l'opposition a accepté d'entamer des pourparlers avec le pouvoir. Deux petits rassemblements – anti et pro-gouvernement - sont toutefois prévus ce lundi, selon Charlotte Velut, correspondante de FRANCE 24 à Sanaa. "Il y a moins de cinquante personnes. La police est fortement déployée et bloque les accès de l’université de Sanaa", explique-t-elle. "Je ne pense pas que les manifestants pourront entamer une marche dans la ville".
ALGÉRIE : L’opposition algérienne appelle à manifester chaque samedi jusqu'à la démission du gouvernement. "Une méthode de harcèlement pour tenter de faire céder Bouteflika", explique Tahar Hani, envoyé spécial de FRANCE 24 à Alger. Samedi dernier, un important dispositif de sécurité a empêché quelque 2 000 personnes de défiler. Trois cents opposants ont été interpellés. Du côté de la présidence, Abdelaziz Bouteflika avait annoncé le 3 février que l'état d'urgence serait bientôt levé, sans plus de précisions. "Une mesure qui serait toutefois insuffisante pour calmer la colère des manifestants", estime encore le journaliste Tahar Hani.
IRAK : De jeunes Irakiens ont décidé d'organiser une manifestation "pacifique et romantique" à l'occasion de la Saint-Valentin pour demander aux dirigeants d'aimer leur pays plutôt que de le piller, a affirmé à l'AFP un des organisateurs. Dans la foulée des révoltes en Tunisie et en Egypte, plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines en Irak pour demander la remise en état des infrastructures, notamment le réseau électrique, ainsi que des réformes économiques.
JORDANIE : Les manifestations, plutôt axées sur les revendications sociales et le coût de la vie, ont commencé courant janvier, dans la foulée de la contestation tunisienne. Abdallah II a pris les devants face à ses protestataires en changeant le gouvernement début février. Le nouveau Premier ministre a rencontré les partis d'opposition tolérés, les syndicats et les islamistes. Mais ces derniers ne sont pas satisfaits et exigent des réformes en profondeur. Les défilés, rassemblant généralement entre 2.000 et 3.000 personnes, se poursuivent de manière régulière à Amman, la capitale. Mais pour l'instant, leur cible reste le gouvernement, pas le roi.
SYRIE : Un appel à manifester contre la "monocratie, la corruption et la tyrannie", lancé via Facebook, n'a pas fonctionné le 4 février. La police semble il est vrai prête à réprimer toute manifestation et à couper Facebook si besoin. Des personnalités de la société civile, comme l'opposant Michel Kilo ou le cinéaste Omar Amiralay, ont affirmé dans un communiqué, le premier du genre depuis 2006, que le peuple syrien aspirait lui aussi "à la justice, à la liberté". Seule "ouverture" : Bachar al-Assad affirme vouloir "poursuivre le changement au niveau de l'Etat et des institutions", sans préciser de quoi il s'agit. Malgré la forte prédominance des services de sécurité, les experts estiment que Bachar el-Assad n'est pas à l'abri d'une révolte sociale en raison des conditions de vie difficiles.
MAROC : Plusieurs immolations ont eu lieu depuis mi-janvier. Mais aucune manifestation notable n'a été signalée, à l'exception de défilés de soutien, finalement interdits, aux protestataires tunisiens puis égyptiens. De jeunes Marocains ont cependant lancé sur Facebook un appel à des manifestations pacifiques le 20 février pour une "large réforme politique". Et un débat s'amplifie sur le web sur l'opportunité ou non de changements. Le mouvement islamiste Justice et bienfaisance, considéré comme l'un des plus importants du Maroc, demande également un "changement démocratique urgent" et à "l'établissement de mécanismes mettant fin à l'autocratie". Malgré l'attachement des Marocains à la royauté et à Mohammed VI, apprécié, les observateurs estiment que le pays est pour l'instant l'un des plus sujets à une révolte en raison des difficultés sociales et des disparités économiques. Les médias espagnols affirment même que des troupes affectées dans le Sahara occidental ont été redéployées pour parer à d'éventuelles manifestations dans des villes marocaines. Information vivement démentie.Seul indice notable que le gouvernement prend néanmoins la situation au sérieux : il a annoncé le maintien de subventions sur les produits de base comme la farine, le sucre, l'huile et le gaz butane afin d'éviter que leurs prix ne flambent.
BAHREÏN : Après des manifestations jugées de "faible ampleur" par Nathalie Gillet, la correspondante de FRANCE 24 dans le Golfe, "le pays s’attend aujourd’hui à une vraie manifestation à Manama, la capitale". Des activistes ont lancé un appel sur Facebook pour réclamer des réformes politiques et sociales. Le lieu de rendez-vous attendu, place de la Mosquée, est "complètement bloqué par la police", explique Nathalie Gillet. "On ne sait pas encore si l’appel à manifester de l’opposition sera suivi mais le gouvernement prend ces événements très au sérieux". La semaine dernière, le roi Hamad ben Issa al-Khalifa a multiplié les gestes d’apaisement en promettant de remettre des primes de 1000 dinars [environ 2000 euros, NDLR] à toutes les familles du royaume et en promettant une plus grande liberté de la presse.
YÉMEN : Malgré des affrontements, dimanche, entre les forces de l'ordre et des manifestants anti-gouvernementaux qui réclamaient le départ du président Saleh au pouvoir depuis 32 ans, l'opposition a accepté d'entamer des pourparlers avec le pouvoir. Deux petits rassemblements – anti et pro-gouvernement - sont toutefois prévus ce lundi, selon Charlotte Velut, correspondante de FRANCE 24 à Sanaa. "Il y a moins de cinquante personnes. La police est fortement déployée et bloque les accès de l’université de Sanaa", explique-t-elle. "Je ne pense pas que les manifestants pourront entamer une marche dans la ville".
ALGÉRIE : L’opposition algérienne appelle à manifester chaque samedi jusqu'à la démission du gouvernement. "Une méthode de harcèlement pour tenter de faire céder Bouteflika", explique Tahar Hani, envoyé spécial de FRANCE 24 à Alger. Samedi dernier, un important dispositif de sécurité a empêché quelque 2 000 personnes de défiler. Trois cents opposants ont été interpellés. Du côté de la présidence, Abdelaziz Bouteflika avait annoncé le 3 février que l'état d'urgence serait bientôt levé, sans plus de précisions. "Une mesure qui serait toutefois insuffisante pour calmer la colère des manifestants", estime encore le journaliste Tahar Hani.
IRAK : De jeunes Irakiens ont décidé d'organiser une manifestation "pacifique et romantique" à l'occasion de la Saint-Valentin pour demander aux dirigeants d'aimer leur pays plutôt que de le piller, a affirmé à l'AFP un des organisateurs. Dans la foulée des révoltes en Tunisie et en Egypte, plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines en Irak pour demander la remise en état des infrastructures, notamment le réseau électrique, ainsi que des réformes économiques.
JORDANIE : Les manifestations, plutôt axées sur les revendications sociales et le coût de la vie, ont commencé courant janvier, dans la foulée de la contestation tunisienne. Abdallah II a pris les devants face à ses protestataires en changeant le gouvernement début février. Le nouveau Premier ministre a rencontré les partis d'opposition tolérés, les syndicats et les islamistes. Mais ces derniers ne sont pas satisfaits et exigent des réformes en profondeur. Les défilés, rassemblant généralement entre 2.000 et 3.000 personnes, se poursuivent de manière régulière à Amman, la capitale. Mais pour l'instant, leur cible reste le gouvernement, pas le roi.
SYRIE : Un appel à manifester contre la "monocratie, la corruption et la tyrannie", lancé via Facebook, n'a pas fonctionné le 4 février. La police semble il est vrai prête à réprimer toute manifestation et à couper Facebook si besoin. Des personnalités de la société civile, comme l'opposant Michel Kilo ou le cinéaste Omar Amiralay, ont affirmé dans un communiqué, le premier du genre depuis 2006, que le peuple syrien aspirait lui aussi "à la justice, à la liberté". Seule "ouverture" : Bachar al-Assad affirme vouloir "poursuivre le changement au niveau de l'Etat et des institutions", sans préciser de quoi il s'agit. Malgré la forte prédominance des services de sécurité, les experts estiment que Bachar el-Assad n'est pas à l'abri d'une révolte sociale en raison des conditions de vie difficiles.
MAROC : Plusieurs immolations ont eu lieu depuis mi-janvier. Mais aucune manifestation notable n'a été signalée, à l'exception de défilés de soutien, finalement interdits, aux protestataires tunisiens puis égyptiens. De jeunes Marocains ont cependant lancé sur Facebook un appel à des manifestations pacifiques le 20 février pour une "large réforme politique". Et un débat s'amplifie sur le web sur l'opportunité ou non de changements. Le mouvement islamiste Justice et bienfaisance, considéré comme l'un des plus importants du Maroc, demande également un "changement démocratique urgent" et à "l'établissement de mécanismes mettant fin à l'autocratie". Malgré l'attachement des Marocains à la royauté et à Mohammed VI, apprécié, les observateurs estiment que le pays est pour l'instant l'un des plus sujets à une révolte en raison des difficultés sociales et des disparités économiques. Les médias espagnols affirment même que des troupes affectées dans le Sahara occidental ont été redéployées pour parer à d'éventuelles manifestations dans des villes marocaines. Information vivement démentie.Seul indice notable que le gouvernement prend néanmoins la situation au sérieux : il a annoncé le maintien de subventions sur les produits de base comme la farine, le sucre, l'huile et le gaz butane afin d'éviter que leurs prix ne flambent.
SOUDAN : Le gouvernement de Khartoum a réprimé les manifestations sporadiques, sur fond de tensions politiques et économiques, appelant au changement ces dernières semaines.
Charlotte BOITIAUX
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