lundi 28 février 2011

Oman gagné à son tour par la contestation

Les manifestants sur le rond-point de la Terre rebaptisé rond-point de la Réforme. 

Des affrontements ont éclaté ce lundi dans la ville de Sohar à Oman entre police et manifestants qui dénoncent la corruption du régime, des protestataires bloquant l'entrée du port, le deuxième de ce sultanat du Golfe. Les manifestants, qui demandent des emplois et des réformes, campent, ce lundi, sur une place de la ville industrielle de Sohar dans le sultanat d'Oman en proie à une agitation sociale, au lendemain de la mort d'au moins un protestataire par les tirs de la police. 

Ils ont dressé des barricades sur des routes de cette ville située à 200 km au nord de Mascate, après avoir incendié un centre commercial proche de la place où ils campent, le rond-point de la Terre rebaptisé rond-point de la Réforme, malgré l'annonce de mesures sociales pour lutter contre le chômage. 

Les dizaines de manifestants ont été survolés dans la matinée par deux hélicoptères vers lesquels ils ont levé des bras vengeurs en criant "Allah Akbar (Dieu est grand)".  

Le gouvernement omanais a affirmé qu'il y avait eu un seul mort dans les troubles dimanche à Sohar. Une source au sein des services de sécurité avait indiqué à l'AFP que deux personnes avaient été tuées et cinq blessées lorsque les forces de l'ordre ont repoussé une attaque de manifestants contre un poste de police. Mais le ministre de la Santé, Ahmed Saïdi, a expliqué à la télévision Al-Jazira, que le deuxième manifestant donné pour mort avait en fait été blessé au ventre. "On a extrait la balle et son état est stable". 

Selon un photographe de l'AFP, les manifestants ont passé la nuit sur la place de Sohar qu'ils disent occuper depuis samedi et ne veulent pas quitter. Ils ont résisté dimanche à une tentative de la police de les éloigner du rond-point qui commande la route reliant la ville à Mascate. 

Dimanche, le sultan Qabous a annoncé des mesures sociales, pour apaiser les tensions dans son pays qui contrôle la sécurité du détroit d'Ormuz, par où transite 40% du pétrole exporté par voie maritime dans le monde. Il a ordonné le versement d'allocations mensuelles de 150 rials (390 dollars) à tout chômeur inscrit en quête d'un emploi, et la création de 50.000 emplois.  

Le sultan a aussi donné l'ordre de créer un comité ministériel pour proposer plus de pouvoirs au conseil consultatif de 83 membres qui conseille le gouvernement sur les questions sociales et économiques.  

En fait, la contestation sociale a commencé dans le sultanat à la mi-janvier avec une première manifestation de quelque 200 personnes demandant des emplois et des prestations sociales. Les autorités avaient alors décidé d'augmenter substantiellement le salaire minimum, ce qui n'a pas empêché une autre manifestations un mois plus tard.  

Plus récemment, d'autres villes comme Salalah dans le sud et Jaar dans l'est ont connu de petites manifestations de mécontentement qui ne vont pas, selon différents témoignages, jusqu'à demander la chute du sultan Qabous qui règne depuis 40 ans.  

Oman, sultanat pétrolier, avec une population de près de trois millions de personnes, dont 20% d'étrangers, est relativement prospère mais le chômage touche une partie de la jeunesse qui a été massivement scolarisée.  






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire