LE CAIRE - Les services d'immigration égyptiens ont reçu la consigne de ne pas laisser entrer les Palestiniens dans le pays, a indiqué mercredi à l'AFP un de leurs responsables, en précisant que douze Palestiniens avaient été renvoyés après avoir atterri à l'aéroport du Caire.
"Nous avons instruction d'empêcher les Palestiniens d'entrer en Egypte. Douze Palestiniens ont été renvoyés vers les pays d'où ils venaient mercredi conformément à ces instructions", a déclaré un responsable des services d'immigration égyptiens sous couvert de l'anonymat.
Le motif de ces restrictions envers les Palestiniens ne pas été explicité.
"Pour autant que nous sachions, il n'y a pas de procédures spécifiques visant les Palestiniens en Egypte", a assuré le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki à l'AFP à Ramallah (Cisjordanie).
Il a ajouté avoir été informé par l'ambassadeur palestinien au Caire que cette interdiction, dont sont exemptés les Palestiniens résidant en Egypte, ayant un conjoint égyptien ou un passeport réservé aux personnalités importantes (VIP), était "destinée à éviter les foules à l'aéroport le temps que la crise se termine".
Le responsable du bureau de presse gouvernemental à Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, Hassan Abou Haschich, a demandé dans une déclaration à l'AFP à "tous les pays, forces, Parlements et gouvernements arabes d'agir immédiatement pour lever le siège contre les Palestiniens, en particulier ceux de la bande de Gaza encerclée depuis cinq ans".
Des responsables des compagnies aériennes MEA à Beyrouth et Royal Jordanian à Amman ont confirmé avoir été prévenus qu'ils ne pouvaient pas amener de Palestiniens en Egypte.
"Nous avons reçu des consignes selon lesquelles les Palestiniens ne seraient pas acceptés en Egypte", a déclaré à l'AFP un responsable de MEA, sous couvert d'anonymat.
"A partir de demain matin (jeudi), les papiers des voyageurs seront contrôlés au comptoir d'enregistrement et les Palestiniens ne possédant pas d'autre passeport (d'une autre nationalité) ne sont pas autorisés à monter à bord", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur égyptien adjoint Hamdi Abdel Karim a toutefois nié tout changement de directive. "Il n'y a pas de mesure à ce sujet. Si leurs papiers sont en règle, ils peuvent entrer", a-t-il assuré.
L'Egypte est en proie à une crise politique majeure, marquée par une vague de manifestations sans précédent pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981.
Face à ce mouvement, le pouvoir en place a incriminé à plusieurs reprises des influences étrangères, sans préciser ses soupçons.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait appelé le 29 janvier M. Moubarak pour lui faire part de "sa solidarité avec l'Egypte et son engagement pour sa sécurité et sa stabilité".
En revanche, le Hamas, issu de la mouvance des Frères musulmans égyptiens, s'est plutôt réjoui de la contestation du régime, qui a notamment permis à plusieurs de ses cadres détenus au Caire de s'évader et rejoindre la bande de Gaza.
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