lundi 7 février 2011

Pourquoi les banques françaises risquent gros en Egypte

Leur exposition dépasse les 17 milliards de dollars. Les banques britanniques et italiennes, leurs principaux concurrents sur le marché égyptien, sont bien moins engagées.

 



L'onde de choc provoquée par les révolutions tunisienne et égyptienne commence à inquiéter sérieusement les entreprises françaises implantées dans les pays du Bassin méditerranéen. Les banques ne font pas exception. Avec 17,1 milliards de dollars d'engagements en Égypte (chiffres de la Banque des règlements internationaux à fin septembre 2010), les établissements hexagonaux sont nettement plus exposés que leurs concurrents britanniques (10,7 milliards) ou italiens (6,3 milliards). Cette exposition a plus que doublé en quatre ans.


Le risque pour les groupes bancaires reste toutefois contenu. Des estimations d'analystes chiffraient à 0,2 % le poids des résultats de BNP Paribas Égypte dans le résultat total de BNP Paribas. Les filiales de Casa (Crédit Agricole Égypte) et de la Société Générale; Générale ( National Société Générale; Générale Bank) représentent respectivement 1,5 % et 3 % des résultats des deux groupes.

Elles sont tout de même moins exposées en Afrique du Nord qu'en Irlande ou en Grèce

"Est-ce que les banques françaises sont les plus exposées parmi les acteurs occidentaux dans le monde arabe ? La réponse est oui. En revanche, à la question de savoir si les troubles dans cette région sont de nature à fragiliser leur santé financière ? La réponse est non", résume un analyste. Le total des engagements des banques françaises au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Égypte (50 milliards de dollars) reste inférieur à leur exposition en Irlande (52 milliards) ou encore en Grèce (59 milliards).

La Société Générale avec NSGB est l'établissement le plus exposé en Égypte, avec 4 milliards d'euros de crédits et 6 milliards de dépôts (chiffres à fin septembre 2010), devant le Crédit Agricole qui affichait 1 milliard d'euros de crédits et 2,5 milliards d'euros de dépôts au 31 décembre 2009.

Une prime de risque revue à la hausse

 Les résultats de NSGB avaient servi d'amortisseur au groupe pendant la crise financière. En cumulé, les résultats 2007, 2 008 et 2009 de NSGB (383 millions d'euros) représentent 10,5 % des bénéfices du groupe de cette période troublée.

"Jusque-là, l'investissement dans les pays émergents était considéré comme un choix judicieux, mais la prime de risque associée à ce type de présence pourrait bien être revue à la hausse", observe un analyste.



Alexandre Maddens et Sophie Rolland




 

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