L'Iran est dans le collimateur de l'Égypte pour avoir qualifié la protestation de mouvement de libération islamique.
S'exprimant publiquement pour la première fois vendredi sur les événements qui secouent l'Égypte, l'ayatollah Khamenei a estimé que "l'éveil du peuple islamique égyptien (était) un mouvement de libération islamique" et a "salué le peuple égyptien" au nom du gouvernement iranien. Khamenei a en outre mis en garde les Égyptiens contre tout compromis avec un dirigeant qui pourrait avoir l'aval des Occidentaux. "Ils essaient de remplacer un espion par un autre (...) N'acceptez rien d'autre qu'un régime populaire indépendant ayant foi en l'islam."
"Les propos de Khamenei appellent la condamnation car il a franchi toutes les bornes en évoquant les affaires égyptiennes à travers le prisme de l'agression et du ressentiment", a déclaré Abou Gheït à l'agence de presse officielle égyptienne Mena. "L'Égypte rejette toute tentative de Khamenei ou quiconque d'autre pour chercher à récupérer les aspirations de l'Égypte ou celles de sa jeunesse", a poursuivi Abou Gheït, qui a survécu au limogeage du gouvernement par Moubarak au début de la révolte populaire, la semaine dernière.
"Khamenei ferait mieux de s'occuper de son peuple"
"Seuls les mouvements politiques et populaires vers la réforme en Égypte façonneront l'avenir du pays, et non pas les souhaits des mollahs d'Iran", a souligné le chef de la diplomatie égyptienne, ajoutant que les propos de Khamenei "traduisent le ressentiment de l'Iran envers l'Égypte".
Les deux pays n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis la révolution islamique en Iran et l'accord de paix israélo-égyptien, il y a 32 ans. Ils restent opposés sur bon nombre de questions, dont le processus de paix avec Israël et les relations avec les États-Unis.
Des efforts récents pour renouer les liens entre le pays arabe sunnite le plus peuplé et l'Iran, perse et chiite, ont échoué en raison du refus de Téhéran de débaptiser une rue portant le nom de l'islamiste égyptien assassin d'Anouar Sadate, le prédécesseur de Moubarak. "Au lieu de chercher à détourner l'attention du peuple iranien avec les mouvements politiques en Égypte, le guide suprême ferait mieux de s'occuper de l'Iran et de son peuple qui aspire à se libérer d'un système oppressif", a conclu Abou Gheït.
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