L'un des deux bateaux iraniens en transit sur le canal de Suez pour rejoindre la mer Méditerranée |
«Qui sera le patron du Moyen-Orient ?» : telle est la question que posait Sylvan Shalom, le vice-premier ministre israélien, en faisant allusion à l'apparition, mardi, pour la première fois depuis plus de trente ans, de deux bateaux de la marine de guerre iranienne en Méditerranée.
Un patrouilleur et un navire de ravitaillement ont franchi le canal de Suez avec l'autorisation des autorités égyptiennes et se dirigeaient vers les côtes de la Syrie, un autre pays hostile à l'État hébreu. «L'Iran entend ainsi exploiter les révolutions qui se produisent dans la région au Moyen-Orient pour élargir son influence avec comme objectif de contrôler un jour la grande majorité des exportations mondiales de pétrole», a ajouté Sylvan Shalom. Auparavant, Avigdor Lieberman, le chef de la diplomatie, avait qualifié l'initiative de l'Iran de «provocation», tandis que Benyamin Nétanyahou, le premier ministre, s'était empressé d'annoncer une prochaine augmentation du budget de la Défense. Malgré l'aspect martial de ces déclarations et l'élévation par la marine israélienne de son niveau d'alerte afin de pouvoir «répondre immédiatement» à toute «provocation» , les médias estiment qu'Israël ne réagira pas dans l'immédiat. «La présence de ces deux bateaux iraniens n'a aucune signification militaire et ne change en rien l'équilibre des forces face à la marine israélienne et à la 6e flotte américaine, qui patrouille en permanence dans toute la Méditerranée» , prévoit Yakoov Amidror, un général de réserve, ancien patron du service d'analyse des renseignements de l'armée. Les menaces provenant des missiles iraniens susceptibles un jour d'être équipés de têtes nucléaires constituent un danger bien plus tangible.
Hasard du calendrier : quelques heures après l'arrivée en Méditerranée des deux bateaux iraniens, Israël et les États-Unis ont annoncé un test réussi du Hetz, un système de missiles antimissiles au large des côtes de Californie. Cette arme, développée conjointement par les deux pays, est censée permettre de protéger le territoire israélien ainsi que les bases américaines dans le Golfe contre des attaques de missiles iraniens de type Shahab 3. Lors de l'essai, un missile «ennemi» a été ainsi repéré à temps par un radar, puis détruit en vol.
Répondre aux défis des islamistes palestiniens
Une semaine auparavant, l'armée israélienne a procédé à l'un des derniers essais de «Dôme de fer», un système de défense antiroquettes. Cet équipement, qui doit être déclaré officiellement opérationnel dans les prochaines semaines, est lui aussi destiné à répondre aux défis lancés par les islamistes palestiniens qui contrôlent la bande de Gaza et le Hezbollah.
Israël n'est en effet pas parvenu à empêcher la fourniture d'armes iraniennes au Hezbollah. «Le matériel militaire ne sera pas acheminé par bateaux, il continuera à l'être par des avions qui atterrissent chaque jour sur les aéroports syriens avant d'être transporté par camions vers le Liban», affirme le général Amidror, en soulignant qu'Israël ne peut se permettre «d'attaquer chaque convoi» sans déclencher une guerre avec la Syrie.
Marc Henry
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