mardi 15 février 2011

Egypte: première réunion de la commission de révision de la Constitution


LE CAIRE (AP) — La commission de révision de la Constitution égyptienne tenait mardi sa première réunion, avec pour objectif de rédiger une Constitution temporaire jusqu'à la formation d'un gouvernement démocratique, a indiqué un de ses membres.

Sobhi Saleh, juriste et membre des Frères musulmans, a expliqué que le but de la commission était de "nettoyer" la Loi fondamentale suspendue depuis dimanche par les nouveaux dirigeants égyptiens, afin de lever toutes les restrictions pesant sur les libertés et de garantir notamment le droit à la formation de partis politiques. L'objectif est ensuite qu'un gouvernement démocratique soit installé et qu'une Constitution définitive soit rédigée.

La commission de révision de la Constitution a été installée par le Conseil suprême des forces armées, qui regroupe autour du ministre de la Défense les principaux généraux de l'armée, en charge des affaires égyptiennes depuis la démission vendredi de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans.

La présence en son sein du Frère musulman Sobhi Saleh, semble témoigner de la volonté de l'armée de légitimer le mouvement islamiste, officiellement interdit mais toléré sous Moubarak.

Le Conseil suprême a rencontré dimanche certains des organisateurs de la révolte qui a conduit à la démission du "raïs". Selon des représentants des mouvements de jeunesse à l'origine des manifestations, le Conseil souhaite que la Constitution soit amendée d'ici une dizaine de jours, et qu'un référendum sur ces amendements soit ensuite organisé dans les deux mois. Des élections libres et équitables se tiendraient ensuite pour élire un nouveau Parlement et, à terme, un gouvernement civil.

Après l'euphorie et la fête qui ont suivi le départ de Hosni Moubarak, l'heure est venue en Egypte des grèves et revendications économiques, plusieurs milliers de fonctionnaires demandant des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail. L'armée a appelé à la fin de ces manifestations, affirmant que le calme était nécessaire pour lui permettre de mener à bien sa mission de transition démocratique.
 
La place Tahrir, épicentre du soulèvement, a été évacuée, mais les organisateurs de la révolte contre Moubarak ont appelé à une nouvelle manifestation d'un million de personnes vendredi, pour obtenir la libération des prisonniers politiques et la levée de l'état d'urgence, législation d'exception, instaurée dans la foulée de l'assassinat d'Anouar el-Sadate en 1981 et régulièrement prorogée depuis.
 
 
 
 

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