jeudi 30 décembre 2010

Benoît XVI engage le Vatican dans un processus contre le blanchiment d'argent sale


Trois mois après le lancement d’une enquête contre deux dirigeants de la banque du Vatican, Benoît XVI va publier ce jeudi 30 décembre 2010 un texte pour lutter contre le blanchiment d’argent sale. Le pape veut ainsi engager le Vatican sur la voie de la transparence. Cette orientation du Vatican répond aussi à une obligation de l’Union européenne s'il veut continuer à battre sa monnaie.

Le Vatican va publier un motu proprio (du latin, « de son propre chef »), en milieu de journée. Un décret émanant donc de Benoît XVI, et qui vise à doter le plus petit Etat du monde de plusieurs lois pour lutter contre les « activités illégales dans les domaines financiers et monétaires ». Plus précisément, pour lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme ou encore, la fraude et la contrefaçon.

Les lois concerneront également les missions, la mise en circulation des monnaies en euro, monnaie à laquelle le Vatican avait adhéré en même temps que les premiers Etats européens, comme la France, et ce, dès janvier 2002. Enfin, à partir de ce 30 décembre, le Vatican se dote d’une toute nouvelle autorité d’information financière.

Une mise aux normes européennes obligatoire avant le 31 décembre 

Les responsables de l’Eglise et le pape entre autres, entendent être le plus transparents possible, alors que le petit Etat du Vatican est parfois assimilé à un paradis fiscal. Mais le problème réside plus dans le fait que des transferts d’argent entre la Banque vaticane et d’autres organismes, ont donné lieu ces derniers temps à plusieurs enquêtes financières. La dernière en date concerne les dirigeants actuels de cette vraie-fausse banque. L’Institut pour les œuvres de religion est soupçonné de ne pas avoir respecté la loi italienne contre le blanchiment.

Selon un accord monétaire signé il y a tout juste un an entre le Saint-Siège et l’Union européenne, le Vatican devait se mettre aux normes européennes avant le 31 décembre 2010.

Marie-Antoine IZOARD
 
 

La réconciliation turco-israélienne reste hypothétique


Comme la plupart des experts s’y attendait, la « diplomatie du feu », c’est-à-dire les tentatives de réconciliation turco-israéliennes consécutives à l’envoi par la Turquie de deux avions « Canadair » pour aider à la lutte contre l’incendie, qui a dévasté récemment la région d’Haïfa, n’a pas fait… long feu . Le 25 décembre dernier, le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu, a déclaré que son pays souhaitait toujours se réconcilier avec Israël, mais il a rappelé que, pour que cela puisse se faire, il fallait que l’Etat hébreu présente des excuses à la Turquie et indemnise les victimes de l’arraisonnement du Mavi Marmara ; une manière de faire comprendre que le dernier round de négociations entre les deux pays n’avait pas été des plus concluants.

Le chef de la diplomatie turque a attribué cet échec aux divisions internes existant au sein de la coalition gouvernementale israélienne. « Il y a dans cette coalition des rivalités encore plus féroces que celles qui peuvent exister avec certains Etats. », a-t-il souligné. Un brin moqueur, il a expliqué que le gouvernement turc, pour sa part, n’avait eu besoin que de deux minutes pour décider d’envoyer ses « Canadairs » à Haïfa, alors qu’une telle décision aurait, selon lui, nécessité de longues négociations entre les différents partenaires de la coalition gouvernementale israélienne, pour déboucher probablement sur un échec.

Depuis l’arraisonnement du Mavi Marmara, le 31 mai dernier, et la mort de 9 militants humanitaires turcs, plusieurs tentatives de restauration des relations turco-israéliennes ont eu lieu, en particulier deux sessions de négociations confidentielles. La première s’est tenue à Bruxelles, et a vu le ministre israélien de l’industrie travailliste, Benyamin Ben Eliezer (connu pour sa sympathie à l’égard de la Turquie) rencontrer le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoğlu. La seconde, consécutive à l’envoi des deux « Canadairs », et à une discussion téléphoniques des chefs de gouvernement des deux pays, est intervenue récemment à Genève entre des diplomates de haut rang. Les deux initiatives, au départ secrètes, ont été gênées du fait de fuites orchestrées par les adversaires israéliens d’un tel processus de réconciliation, en particulier, le ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, en personne. Ce dernier, a d’ailleurs affirmé, le 26 décembre dernier, dans le sillage des dernières déclarations de son homologue turc, la veille, qu’Israël ne présenterait pas d’excuses, et qu’en réalité, « celui qui devrait s’excuser » était « le gouvernement turc pour son soutien au terrorisme. »

La perspective d’une réconciliation turco-israélienne est en fait plus que jamais hypothétique. Côté turc, en effet, le Mavi Marmara est revenu à Istanbul, le 26 décembre, après plusieurs mois de réparation. Il a été accueilli par plusieurs milliers de personnes, arborant des drapeaux turcs et palestiniens (photo), et réunies à l’initiative de l’organisation humanitaire islamique IHH, l’un des principaux organisateurs de la flottille « Free Palestine » de mai dernier. Les responsables d’IHH ont annoncé, à cette occasion, qu’une nouvelle flottille tenterait de se rendre à Gaza, le 31 mai prochain, soit un an jour pour jour après l’arraisonnement meurtrier du Mavi Marmara.

Le gouvernement turc semble pourtant accueillir cette initiative avec réserve. Il n’a pas envoyé de représentants à la manifestation qui a accueilli le Mavi Marmara à Istanbul, hier, car Il est probable qu’il ne souhaite pas prêter le flanc aux accusations du gouvernement israélien, qui lui reproche d’avoir instrumentalisé l’affaire de la flottille en mai dernier. De surcroit, il faut voir que le spectre des organisations humanitaires islamiques engagées dans les opérations de solidarité en faveur de Gaza, comporte une frange de militants islamistes radicaux, avec lesquels l’AKP ne souhaite manifestement pas s’afficher. On se souvient d’ailleurs que, lors de l’affaire de la flottille « Free Palestine », et à l’issue de l’arraisonnement dramatique du Mavi Marmara, des nuances s’étaient manifestées au sein même du gouvernement turc dans l’appréciation des faits. Certains ministres avaient en effet suivi l’opinion de Fethullah Gülen qui, tout en condamnant la violence de l’intervention du commando israélien, avait jugé imprudent le comportement de l’organisation IHH.

Avant le retour du Mavi Marmara à Istanbul, lors de son passage par les Dardanelles, des incidents ont opposé les autorités portuaires de Çanakkale à des militants radicaux qui voulaient monter sur le navire, alors même que sa restauration n’est pas achevée et qu’il n’est pas techniquement apte à recevoir des passagers. Le gouvernement turc entend donc montrer qu’il garde le contrôle de la situation et qu’il ne se laissera pas déborder par les militants les plus radicaux. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il soit prêt à renouer avec Israël, surtout dans la période électorale qui s’annonce (les législatives auront lieu en juin 2011). Samedi dernier, Ahmet Davutoğlu n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que 9 Turcs avaient été tués « dans les eaux internationales » et que personne ne pourrait « passer outre cette vérité. ».


 Turquie News

Liban : Interrogations inquiètes sur le devenir national


2010, année du tribunal et réédition de la paralysie de l'État par le contre-pouvoir immergé du 8 Mars, Hezbollah en tête. Dès lors, avec la perspective de l'acte d'accusation pour commencer, mais aussi avec de nettes visées israéliennes agressives, c'est de l'angoisse que les Libanais éprouvent en abordant 2011. Leur espoir le plus marquant restant tout compte fait que vaille que vaille il y aurait un maintien de statu quo, même de crise larvée. Rêver d'une récollection permettant de rétablir la démocratie et une autorité publique forte semble relever de l'utopie. Car pour y parvenir, il faut encore que le sens de l'indépendance nationale puisse s'exprimer. Que l'on n'ait plus besoin de la S-S ni d'aucune forme d'arbitrage étranger, aussi amical qu'il paraisse. Or cette option, ce sont des Libanais, ultime offense contre l'esprit, qui sont les premiers à la rejeter. Pour servir des desseins extérieurs.

Dès lors, la réussite de la révolution du Cèdre, que le sang versé par les martyrs avait permise, a lentement, mais sûrement, tourné au fiasco final. D'abord à cause de la menace-chantage de l'armement du Hezbollah, tourné vers l'intérieur. Ensuite, toujours grâce à cette épée de Damoclès, de la mise en place forcée d'un cabinet dit d'union nationale que l'opposition utilise pour empêcher l'émergence d'un État de droit fort, libéré par rapport aux axes, souverain, seul détenteur des armes, imposant le règne de la loi sur l'ensemble du territoire national. Sans plus de périmètres de sécurité, de ghettos libanais réservés ou de bases palestiniennes hors des camps. Sans plus de pollution des frontières par le trafic d'armes ou de contrebande. Sans plus d'équivoque sur le tracé, Chebaa en tête.

Cela étant, il faut être frappé de cécité démente pour ne pas convenir que le TSL poursuivra sa mission jusqu'au bout, contre vents et marées. Les tentatives d'en entraver les travaux sont déjà étouffées dans l'œuf. Les diversions, comme le dossier des présumés faux témoins, ne torpilleront ni même ne retarderont l'acte d'accusation. Et une éventuelle secousse politique majeure au Liban, comme un départ du gouvernement débouchant sur une crise de pouvoir, ne pourra pas mordre sur la procédure internationale.

Appel

Un ministre, réputé pour ses analyses pointues, relève la dangerosité d'un conflit interne surréaliste, puisqu'il porte sur le sort d'un TSL seul maître de ses destinées. Il exhorte les leaders libanais à assumer ensemble une responsabilité historique à l'égard de la nation. Pour se rappeler que notre pays ne vit, et ne survit, que par des compromis équilibrés. Des arrangements fondés sur le principe ni vainqueur ni vaincu. Il vaut infiniment mieux y recourir avant qu'il n'y ait un nouveau bus de Aïn el-Remmaneh, plutôt que d'y revenir, comme à Taëf, après des années de dévastations et de bains de sang. Les négociations pour une entente doivent donc intervenir avant l'acte d'accusation de Daniel Bellemare.

Les pôles libanais, insiste ce ministre, doivent absolument barrer la voie aux parties extérieures malveillantes, comme Israël, qui ne rêvent que de voir le Liban plonger dans la discorde et la guerre civile, servant de détonateur à des chambardements régionaux menant non pas à une paix conclue à chaud, mais à la dislocation du Moyen-Orient en mini-États confessionnels ou ethniques. Lesquels seraient facilement dominés par l'État hébreu.

Une première tentative dans ce sens avait été soutenue, et même initiée, dans les années soixante-dix par le machiavélique Henry Kissinger. Il voulait transférer les chrétiens du Liban par fournées de bateaux vers le klondike canadien ou le bush australien, si attrayants. Pour fractionner ensuite le Liban et y installer, aux côtés de cantons dévolus aux druzes, aux sunnites et aux chiites, un État palestinien. Mais le Front libanais lui avait ri au nez, avec le concours de la Syrie, qui trouvait dans son appui aux chrétiens un moyen des plus commodes de s'introduire dans la bergerie.

Suggestion

Retour à la brûlante actualité. Selon le ministre consulté, le scénario le plus sensé pour une sortie de crise devrait se fonder sur les points suivants :
- Cesser de suite toute controverse, pour attendre de prendre connaissance de l'acte d'accusation. L'accepter s'il se fonde sur des preuves, des indices solides, des données matérielles confirmées par la police scientifique, des témoignages vérifiés et un faisceau de fortes présomptions. Une fois les mises en accusation validées, ce serait à Saad Hariri de se prononcer. En tant que chef du gouvernement libanais, il devrait certifier le soutien à la bonne marche du procès. En tant que fils du sang martyr versé et de porte-parole de la famille, il pourrait, à l'instar de Walid Joumblatt, annoncer qu'il se contente de la découverte de la vérité et de l'identification des coupables, sans chercher vengeance. Une telle ouverture se répercuterait positivement sur le climat politique. Et le cycle des réconciliations, naguère entamé mais jamais abouti, reprendrait pour promouvoir le principe fédérateur d'un État de droit fort, capable d'étendre son autorité à l'intégralité du territoire national, de faire régner la loi, un État seul maître des armes.
- S'il devait apparaître que l'acte d'accusation ne se base pas sur des preuves irréfutables et qu'il est discutable en termes d'objectivité, les leaders libanais, mettant leurs convictions intimes de côté, devraient s'accorder pour rejeter le document. Toujours dans le cas d'un acte d'accusation contestable, si le tribunal international ratifiait les conclusions du procureur sans ordonner un complément d'information, le rejet libanais devrait s'étendre à tout le prétoire.
- Si l'acte d'accusation était admis localement, il appartiendrait aux leaders libanais de passer à la vitesse supérieure, en termes d'entente, pour agir en faveur de l'application complète de la résolution 1701, en insistant auprès de la communauté internationale d'accentuer ses pressions pour un concours positif des deux autres pays concernés, la Syrie et Israël.
- De même, il faudrait alors s'atteler à parachever l'exécution du pacte de Taëf en élaborant une loi électorale fondée sur le découpage en base des mohafazats au nombre augmenté ainsi qu'en établissant la décentralisation administrative.

Aujourd'hui, tous les paris sont placés, surtout par l'opposition faut-il dire, sur ce que l'on appelle la S-S. Une solution qui émanerait de Damas et de Riyad le moins prochain. Mais on n'a encore aucune idée sur ses contours précis. Pour trois raisons : d'abord elle doit recevoir l'aval de multiples parties, dont l'Iran, l'Amérique, l'Europe, l'Égypte et le Qatar, sans compter que les Israéliens gardent le moyen d'y opposer un veto musclé sur le terrain si cela leur chante. Ensuite, les opposants affirment que le projet se fonde sur une déclaration que ferait le président Saad Hariri pour récuser d'avance des accusations du TSL visant le Hezbollah. D'après les loyalistes, il ne pourrait jamais en être question. Car la justice ne peut évidemment pas être contestée avant dire droit. Enfin, il se pointe de sourdes divergences entre opposants. Les proches de Damas répètent avec le président Assad que, tout en estimant que le TSL est politisé, il faut attendre les conclusions de Bellemare avant de se prononcer. Tandis que les fidèles de Khamenei redisent après lui qu'en tout état de cause, toute démarche du TSL doit être considérée comme nulle et non avenue. 
 
Emile KHOURY


Vague d'arrestations en Tunisie


Au moment même où le Président Zine El Abidine Ben Ali appelait, mardi soir, la population tunisienne au calme, une série d’arrestations était opérée dans les rangs des avocats qui se sont solidarisés avec les habitants de la région de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest du pays, en proie à des troubles sociaux depuis plus d’une dizaine de jours.

D’après nos sources les policiers tunisiens ont investis hier « Dar El Mouhami » à Tunis où l’avocat Mohamed Moumni est en grève de la faim en signe de protestation contre les violences policières. De même qu’on apprend, des mêmes sources, qu’un militant des droits de l’homme et syndicaliste dénommé Attia El Atmouni, un enseignant âgé de 60 ans a été arrêté, hier, à Sidi Bouzid par les forces de l’ordre. Tout a commencé, rappelle-t-on lorsque un jeune universitaire, vendeur à la sauvette de fruits et légumes a voulu s’immoler dans cette localité déshéritée.

Ce geste désespéré a vite constitué un déclic pour une grande partie de la jeunesse tunisienne. Plus qu’un fait divers, cette tentative de suicide s’est alors transformée en une contestation qui semble aujourd’hui se généraliser et s’inscrire dans la durée. Loin d’apaiser la tension, la montée au créneau de Zine El Abidine Ben Ali (dont c’était la première sortie à ce sujet) va probablement, d’après de nombreux observateurs sur place, jeter encore de l’huile sur le feu. Et pour cause ! Le Chef de l’Etat tunisien s’est montré, à cette occasion, intraitable en s’en prenant violemment à “une minorité d’extrémistes et d’instigateurs dont les agissements “inacceptables” “nuisent au pays et en donnent une fausse image”.

Comme à son accoutumée, le régime tunisien brandira, une fois encore, la menace : “la loi sera appliquée en toute fermeté” averti Ben Ali. S’agissant de la médiatisation de ces évènements sur plusieurs chaînes de télévision étrangères notamment sur Al-Jazira, le président Tunisien évoquera vaguement des « allégations mensongères”, de la “dramatisation et de la difamation hostile à la Tunisie”. Quant au Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) qui avait dénoncé au début des émeutes le “blocage médiatique” par le pouvoir, celui s’est fendu d’un communiqué où il accuse Al-Jazira de recourir à “l’ampliication et la déformation des faits dans leur couverture des événements sociaux légitimes et paciiques”. Pour nombre d’observateurs, cette volte face du SNJT témoigne de la reprise en main de cette organisation par le pouvoir tunisien.


La France durcit les conditions d'obtention de visas pour les commerçants Algériens

La France a durci, une fois encore, les conditions d’obtention du visa Schengen. Mais, cette fois-ci, ce sont les commerçants Algériens qui sont pris pour cible à travers un nouveau dispositif. 


En effet, désormais, pour obtenir un visa, les commerçants algériens doivent désormais "s'engager à ne pas demander de titre de séjour en France ni à y bénéficier de prestations sociales ou médicales", nous apprend l’AFP qui cite les services du ministère de l'Immigration français.

Ainsi, pour obtenir un simple visa de court séjour, les commerçants Algériens doivent, en sus du dossier déjà consistant exigé à tous les demandeurs, "signer une déclaration d’honneur" qui leur impose de tenir ses engagements.

Cette exigence est "'une initiative du consul général de France à Alger visant à simplifier la procédure de demande de   visas de court séjour pour le cas particulier des commerçants algériens", expliquent , pour leur part, les services du ministère de l'Immigration français.

Selon l'AFP, "par cette déclaration, le commerçant atteste qu'il n'a pas l'intention de  demander un titre de séjour, ni de bénéficier de prestations sociales ou médicales en France", ajoutent ces mêmes services qui ne précisent nullement pourquoi uniquement les commerçants sont les premiers concernés par cette nouvelle mesure !

Pour l’heure, le ministère de l’Immigration Français justifie ce durcissement par une  "simplification de la procédure" ! A ses yeux, on simplifie la procédure en exigeant  un document en plus ! En réalité, indirectement, les commerçants Algériens sont accusés par les services d'Immigration Français de profiter illégalement des prestations sociales françaises.

Mais est-ce vraiment le cas ? Pas si sûr puisque aucune statistique n'est avancée par les officiels français pour justifier une telle accusation, aussi implicite soit-elle, et démontrer le bien fondé de cette nouvelle mesure.

Quoi qu'il en soit, l'Algérie, après la mise en place de ce nouveau dispositif, se retrouve bel et bien dans l'obligation de demander la révision l'accord bilatéral de 1968 sur la circulation entre les deux pays. Et pour cause, dans son traitement avec les Algériens, qui constituant la première communauté étrangère dans l'Hexagone,  force est de constater que la France ne fait toujours pas preuve de "Bonne foi". 


Abderrahmane SEMMAR



Gaza: un bateau d'aide via l'Égypte

 

Un bateau chargé d'aide humanitaire va quitter prochainement le port syrien de Lattaquié pour l'Egypte où l'aide doit ensuite être acheminée par voie terrestre vers la bande de Gaza, a déclaré aujourd'hui à Damas un responsable palestinien.

Le bateau, baptisé "Asie 1" et battant pavillon de la Sierra Leone, attend une autorisation de l'Egypte pour se diriger vers le port égyptien d'Al-Arich, a déclaré Khaled Abdel-Majid, secrétaire général du Front de lutte populaire palestinien (FLPP) basé à Damas. Une fois l'aide arrivée au port d'Al-Arich, des véhicules la transporteront par voie terrestre vers la bande de Gaza, via le point de passage de Rafah, a-t-il ajouté. De nombreuses associations asiatiques, en particulier indiennes, sont à l'origine de cette initiative, a-t-il dit.


Outre l'aide, le bateau aura à son bord une dizaine de militants asiatiques. Plus d'une centaine d'autres, originaires du Japon, Pakistan, Liban, de l'Iran, Indonésie, Afghanistan, de la Malaisie, Turquie, Syrie et Jordanie, doivent se rendre en Égypte par avion pour rejoindre le convoi à Al-Arich. Le bateau transporte des produits médicaux et alimentaires, des jouets, quatre autobus et dix groupes électrogènes pour les hôpitaux, d'un coût d'un million de dollars, a poursuivi le responsable palestinien.


Le groupe a été notamment accueilli la semaine dernière à Damas par des responsables palestiniens basés dans la capitale syrienne, dont le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas en exil, Khaled Mechaal. Imposé depuis juin 2006 à la suite de la capture d'un soldat israélien par des groupes palestiniens,
le blocus israélien de la bande de Gaza a été renforcé en juin 2007 après sa prise de contrôle par le Hamas au détriment du mouvement rival Fatah.

Israël l'a par la suite assoupli, notamment à la suite d'intenses pressions internationales après la mort de neuf Turcs dans l'assaut de sa marine le 31 mai dernier contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre le territoire palestinien. L'État hébreu a cependant maintenu un strict blocus maritime.

 

 

mercredi 29 décembre 2010

Election présidentielle programmée en septembre en Egypte


LE CAIRE (Reuters) -- Les Egyptiens seront invités à élire leur président en septembre prochain et le candidat du parti au pouvoir sera désigné d'ici juillet, a annoncé lundi Gamal Moubarak, fils du chef de l'Etat et membre dirigeant de la formation.

L'approche du scrutin attise les spéculations quant à l'éventuelle candidature du président sortant. Au pouvoir depuis 1981, Hosni Moubarak est âgé de 82 ans.

A la direction du Parti national démocratique (PND), on laisse entendre qu'il briguera un sixième mandat s'il est en mesure de le faire. Dans le cas contraire, nombreux sont ceux qui parient sur la candidature de Gamal, âgé de 47 ans, ou d'une personnalité issue de l'appareil militaire.

Selon les observateurs, le code électoral garantit la victoire au candidat du PND.

"L'élection présidentielle aura lieu en septembre prochain. Vous saurez qui sera candidat lorsque le parti se réunira avant le début du processus, en juillet prochain, pour prendre une décision définitive", a annoncé Gamal Moubarak à la presse.

S'il obtient un sixième mandat et qu'il le mène à son terme, Hosni Moubarak aura alors 89 ans. Malgré une ablation de la vésicule biliaire en mars, le président reste très actif en Egypte comme sur la scène internationale.

Dans une note diplomatique divulguée récemment par WikiLeaks, Margaret Scobey, ambassadrice américaine au Caire, écrit qu'il sera "inévitablement" candidat en 2011 et qu'il restera au pouvoir jusqu'à sa mort.

Maroua Aouad, Jean-Philippe Lefief
 
 
 

mardi 28 décembre 2010

SEIF NEWS, déjà 1000 lecteurs de par le monde


Un mois après l'ouverture du blog d'informations SEIF NEWS, plus de 1000 lecteurs de par le monde consultent son contenu depuis pres de 50 pays dans le monde (vous verrez ci-dessous le TOP 10 des pays regroupant le plus grand nombres des lecteurs). 

Ce blog contient actuellement pas moins de 86 articles, traitant de l'actualité égyptienne et internationale, certains sélectionnés dans la presse mondiale et d'autres écrits par mes soins. Merci a tous pour votre fidélité et a bientôt pour d'autres news sur SEIF NEWS.

Seifeddine DEPASSE



Pays d'origines des plus nombreux lecteurs de SEIF NEWS (TOP 10)


Égypte : 266 lecteurs
Tunisie :  198 lecteurs
Belgique : 177 lecteurs
France : 110 lecteurs
Etats-unis : 83 lecteurs
Singapour : 35 lecteurs
Algérie : 33 lecteurs
Maroc : 17 lecteurs
Croatie : 16 lecteurs
Canada : 12 lecteurs



Remerciements a tous ceux sans qui SEIF NEWS n'existerait pas :






















dimanche 26 décembre 2010

Huit touristes américains tués dans un accident de la route en Egypte

Temple D'Abou Simbel

La liste des accidents se multiplie en Égypte. Ce week-end un grave accident est survenu non loin de la zone touristique d'Abou Simbel dans le sud de l'Égypte, pas loin de se frontière avec le Soudan. L'Egypte est l'un  des pays ou il est le plus dangereux de circuler, en effet, le code de la route n'y est jamais respecté et la police sur place, très laxiste ne fait rien pour améliorer cet état de fait. De plus, les routes egyptiennes sont dangereuses en raison de leur mauvais état. Il y a quelque 8.000 morts par an et plus de 30.000 blessés, selon des estimations officielles!

Huit touristes américains ont été tués dans cet accident de la route, et vingt-et-un autres ont été blessés (dont quatre sont dans un état critique) ainsi que le chauffeur de bus et le guide touristique. Tous ont été emmenés à l'hôpital militaire Mubarak tout proche a rapporté l'agence de presse officielle de l'Egypte MENA. Les enquêtes initiales ont montré que le bus transportant 37 Américains est entré en collision avec un camion chargé de sable garé sur le bord de la route vers le temple Abu Simbel. Le bus faisait partie d'un convoi de trois véhicules transportant 116 Américains. 

Les diplomates américains se voient d'ailleurs interdire de circuler de nuit en dehors du Caire en raison des risques d'accident, selon le site du Département d'État américain. L'ambassade américaine au Caire a exprimé dimanche dans un communiqué sa "profonde tristesse" et promis une assistance consulaire aux touristes et leurs familles. Elle a ajouté que les blessés seraient acheminés au Caire par des moyens militaires, sans donner de bilan précis de l'accident, ni renseignement personnel sur les victimes.

En janvier 2010, 18 touristes français avaient été blessés dans un accident d'autocar sur la même route, entre Assouan et Abou Simbel. Les véhicules, individuels ou collectifs, transportant des touristes sur cette route désertique d'environ 300 km, doivent se déplacer en convoi partant à heures fixes, les autorités invoquant des raisons de sécurité.

Les temples d'Abou Simbel, vieux de plus de 3.000 ans, déplacés hors de leur emplacement d'origine pour éviter d'être engloutis lors de la création du barrage d'Assouan dans les années 1960-70, sont l'un des principaux sites égyptiens. Le tourisme est l'une des premières sources de revenus du pays, avec 14 millions de visiteurs et près de 12 milliards de dollars de recettes attendus pour 2010.


Seifeddine DEPASSE
Sources : Mena, AFP, AP

samedi 25 décembre 2010

Présidence de l'UE: la Belgique s'en est bien sortie


Dans 10 jours, la Belgique abandonnera la présidence de l'Union et la Hongrie prendra le relais. Bilan de ces six mois de présidence que certains annonçaient catastrophiques à cause de la situation politique du pays : finalement, la Belgique a tenu ses engagements.

Steve Vanackere, le ministre belge des Affaires étrangères le dit lui même, le Traité de Lisbonne imposait à la Belgique de se mette en retrait pour laisser jouer le Président permanent du Conseil, Herman Van Rompuy et la Haute représentante pour la Politique étrangère, Catherine Ashton. La Belgique a donc choisi une présidence modeste : "J'ai comparé à un moment donné les différentes sources de pouvoir, le Président permanent Herman Van Rompuy, le Parlement européen, la Commission, Madame Ashton, la Haute représente, je les ai comparés avec les roues d'une voiture, il ne faut pas une cinquième roue à la voiture. Il faut surtout faciliter la coopération entre les différentes Instances européennes".

Auparavant, le bilan d'une présidence se mesurait surtout à ce que faisaient le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Le Traité de Lisbonne aura changé la donne et pour exister la présidence tournante doit avancer techniquement.

La Belgique s'en sort bien: supervision financière, budget, amendes transfrontalières, brevet en petit comité, certes, étiquetage nutritionnel, etc., autant d'accords dont certains traînaient dans les tiroirs depuis longtemps.
Les Hongrois prendront le relais le 1er janvier avec le même état d'esprit. Pour Janos Martonyi, ministre des Affaires étrangères, "on recherche des contributions, la coordination, la coopération, le compromis, le consensus et nous voulons travailler sur le fond et pas sur la forme. Les questions d'amour-propre ne nous intéressent pas".

Prochaine présidence belge, au plus tôt dans 14 ans.

Anne Blanpain
 
 
 

jeudi 23 décembre 2010

La religion musulmane, facteur discriminant à l'embauche en France


En France, pour les candidats à l’embauche, un patronyme à consonance musulmane sur le CV est un obstacle pour obtenir un entretien, démontre un test réalisé par trois chercheurs.


Marie Diouf et Khadija Diouf sont toutes deux à la recherche d’un emploi. Même âge, mêmes compétences, parcours similaire, et pourtant : la première a 2,5 fois plus de chances de décrocher un entretien après l’envoi de son CV, montre une étude menée en France publiée par la revue de la Société américaine des sciences.

La méthode dite du testing utilise l’envoi de CV fictifs pour vérifier dans le monde réel les facteurs de discrimination à l’embauche. Quelques études réalisées en France ont par exemple testé les effets du lieu de résidence, de la nationalité ou du nom de famille sur l’accès à l’emploi. Les noms maghrébins réduisaient les chances par rapport à un nom typiquement hexagonal.

Claire Adida (Université de Californie, USA), David Laitin (Université de Stanford, USA) et Marie-Anne Valfort (Université Panthéon-La Sorbonne) ont voulu testé uniquement le facteur religieux.

Distinguer religion et origine géographique


Cependant, il est difficile de différencier la religion du pays d’origine dans le cas de l’immigration magrébine, soulignent ces trois chercheurs. Ils se sont donc intéressés à certains immigrés sénégalais, issus des peuples Joola et Sérère, qui comptent dans leurs rangs à la fois des musulmans et des chrétiens.
Laitin et ses collègues ont bâti deux CV fictifs, avec des compétences et des expériences équivalentes, pour deux jeunes filles de 24 ans, Marie Diouf et Khadija Diouf, toutes deux de nationalité française. En plus des prénoms, les chercheurs ont ajouté une connotation religieuse dans leurs activités ; la première a fait du bénévolat auprès du Secours catholique, la seconde avec le Secours islamique. Un troisième CV sert de référence : il est établi au nom d’Aurélie Ménard, toujours à compétences égales, sans référence à aucune religion dans ses activités.

21% contre 8%


Les CV ont été envoyés par paire (Aurélie/Marie ou Aurélie/Khadija) en réponse à des offres de Pôle emploi au printemps 2009. Les chercheurs ont ensuite comparé le pourcentage de demande d’entretien pour l’envoi de chaque CV. Résultats : quelle que soit la paire reçue par l’employeur, le retour est le même pour Aurélie Ménard (25 et 27%). En revanche Marie et Khadija n’ont pas les mêmes chances de décrocher un entretien : le taux de retour positif est de 21% pour Marie Diouf et de 8% pour Khadija. Autrement dit pour 100 réponses positives reçues par Marie, Khadija en reçoit 38, soit 2,5 fois moins. Qu’il y ait une photo ou non sur les CV (la même) ne change rien, alors qu’elle pourrait montrer au recruteur que Khadija n’affiche aucune signe religieux dans ses vêtements.

Effet sous-estimé?


Ces résultats montrent donc bien un effet discriminatoire de l’appartenance religieuse pour les enfants (français) issus de parents immigrés musulmans, analysent les auteurs de l’étude, publiée cette semaine dans les PNAS. Ils sont sans doute en-dessous de l’ampleur réelle de la discrimination, estiment les auteurs, sachant que dans la mentalité française les Sénégalais sont moins fortement liés à l’islam que les Nord-Africains. L’effet serait sans doute plus fort avec des patronymes à consonance maghrébine. Autant d'éléments importants à comprendre pour identifier les barrières à l'intégration, en particulier pour la génération née en France de parents immigrés.



Cécile Dumas
 
 

 

mercredi 22 décembre 2010

Egypte : terreur à Charm el-Cheikh


Avec un décès et quatre blessés, les cinq raids de requins ont terrorisé la station balnéaire égyptienne. Retour sur une semaine en enfer.

Charm el-Cheikh, ses eaux transparentes, ses plages de sable blanc, ses beaux paysages désertiques. Charm el-Cheikh, une station balnéaire de la mer Rouge, en Égypte, réputée notamment pour ses spots de plongée sous-marine. Le paradis sur terre, en somme. Un paradis qui s’est transformé en enfer, façon remake des Dents de la mer de Steven Spielberg, le 30 novembre dernier. 

Ce jour-là, Evgeny Trishkin, un militaire de la marine russe originaire de Saint-Pétersbourg, est sérieusement touché à la jambe gauche par un requin. Le même jour, une deuxième touriste, Lyudmila  Stolyarova, est grièvement blessée à une jambe et à un pied sur des coraux en tentant d’échapper à un squale. Le lendemain, les raids des « serial killers » reprennent de plus belle. La Russe Olga Martsenko, 48 ans, se fait arracher une main par un squale et, quelques minutes plus tard, Viktor Koliy, un Ukrainien de 46 ans, est mordu à une jambe. Les victimes seront conduites à l’hôpital Nasser, au Caire. Dans la foulée, le gouverneur du Sud-Sinaï, Mohammed Shosha, ordonne la fermeture des plages entre Ras Nasrani et le nord de Naama Bay. Une chape de plomb s’abat sur la station balnéaire. Mais le mot d’ordre est de ne pas (trop) effrayer les touristes car Charm el-Cheikh, avec ses millions de visiteurs annuels, reste la pierre angulaire de l’économie égyptienne. D’où la volonté, de la part des autorités, de ne pas trop communiquer sur le sujet. Des volontaires parmi les professionnels de la plongée et de la CDW (Chamber Of Diving And Water Sports) organisent une série de plongées de repérage. Et le 2 décembre, ces mêmes autorités exhibent les cadavres de deux squales de 2 mètres de long capturés près des côtes : un requin mako et un requin océanique à pointe blanche. Pas peu fières, elles annoncent en grande pompe que les squales seront embaumés et exposés. Plus de doute à avoir, selon eux : les requins tueurs sont hors d’état de nuire. Les plages sont rouvertes, la baignade à nouveau autorisée. Fin de l’histoire ? Pas vraiment.

Dimanche 5 décembre, aux alentours de midi, Renate, une pharmacienne allemande à la retraite, s’adonne à son hobby de prédilection, le snorkeling. Elle n’est pas très loin du rivage, à quelques mètres de son hôtel, l’Hyatt Regency. À première vue, elle ne risque rien. En apparence seulement, car à la suite d’une nouvelle attaque de squale, cette femme de 71 ans va trouver la mort. Mordue à la cuisse gauche et au bras droit, elle se videra de son sang sous les yeux d’une cinquantaine de baigneurs, horrifiés et impuissants. Un témoin racontera avoir vu la mer virer au rouge. « L’eau tournoyait, c’était comme si j’étais dans une machine à laver. Le requin déchirait cette pauvre femme. Elle hurlait “Aidez-moi ! Aidez-moi !”» Autour, c’est la panique, les plagistes crient et jettent des canots à la mer afin de récupérer les baigneurs. Les plages sont une nouvelle fois fermées. 


Sylvain MONIER
 
 
 
 
 

Côte d'Ivoire: le camp Ouattara demande l'usage de la force contre Gbagbo

Le premier ministre du gouvernement d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, le 4 décembre 2010 à Abidjan

ABIDJAN — Guillaume Soro, Premier ministre de l'un des deux présidents ivoiriens proclamés Alassane Ouattara, a demandé mercredi à la communauté internationale de faire usage de la force pour déloger du pouvoir son rival Laurent Gbagbo qui vient de réaffirmer qu'il est le "président". 

"Après toute la pression internationale et les sanctions qui n'ont pas produit d'effet sur M. Gbagbo, il est évident qu'il n'y a qu'une solution qui reste, celle de la force", a déclaré Soro à une chaîne de télévision française.

"Je demande au Conseil de sécurité des Nations unies, à l'Union européenne, à l'Union africaine et à la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) d'envisager la force", a-t-il ajouté.

Cet appel à la force est intervenu peu après une recommandation de la France à ses ressortissants de quitter "provisoirement" la Côte d'Ivoire, également faite par l'Allemagne et la Suède.

"Tous les ingrédients d'une guerre civile sont réunis et c'est peut-être ce qui a inspiré la décision de Paris" de rappeler ses ressortissants, selon Soro.

"Nous sommes face à une folie meurtrière et il n'est pas exclu que ce régime qui se sent aux abois, désavoué (...) devienne de plus en plus violent et suive la voie suicidaire", a-t-il estimé.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait également mis mardi en garde contre "les risques réels de guerre civile".

Les pressions politiques, sanctions et menaces, n'ont jusqu'à ce jour eu apparemment aucun effet sur Laurent Gbagbo qui dans un discours mardi, n'a laissé planer aucun doute: "je suis le président de la République".
Il a proposé un "comité d'évaluation" en vue d'un "règlement pacifique" de la crise qui, selon l'ONU a fait au moins 50 morts en mois d'une semaine.

Ce comité serait dirigé par un Africain et comprendrait des représentants de la communauté internationale, y compris l'UE et les Etats-Unis qui lui ont imposé des sanctions ciblées ainsi qu'à son entourage. L'UE considère cette "main tendue" comme un "faux message d'apaisement" par lequel il cherche avant tout à diviser les Africains, selon un diplomate européen de haut rang.

Le camp Ouattara a également rejeté les propositions de Gbagbo, l'accusant de "défier" le monde et le président de la Banque Mondiale (BM), l'américain Robert Zoellick, a annoncé depuis Paris que son institution gelait les financements de la Côte d'Ivoire.

L'impasse restait totale, mais les habitants de la capitale économique Abidjan semblaient vouloir l'ignorer à l'approche de Noël et n'avaient pas répondu mercredi à l'appel à la "désobéissance" au gouvernement Gbagbo lancé la veille par le camp Ouattara.

Après bientôt un mois d'une crise qui a fait ces derniers jours au moins 50 morts selon l'ONU, des embouteillages monstres asphyxiaient Abidjan. Les rues grouillaient de monde. En signe de détente avant les fêtes, l'armée loyale à Gbagbo avait levé mardi soir le couvre-feu en vigueur depuis la veille de la présidentielle controversée du 28 novembre.

Si Gbagbo a bien "tendu la main" à son rival, il le considère toujours comme son opposant, rien de plus. Il l'a exhorté, avec Soro, également chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), à quitter l'hôtel d'Abidjan qui leur sert de quartier général et à "regagner leurs domiciles".

Protégé par les FN et les Casques bleus de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci), l'hôtel est soumis à un blocus des forces fidèles à Gbagbo depuis plusieurs jours, ce qui inquiète l'Onu. Les barrages n'étaient pas levés mercredi.

Gbagbo a redit que, par la "voie diplomatique", il comptait obtenir le départ de l'Onuci et des soldats français de l'opération Licorne, accusés de soutenir militairement les FN qui tiennent le nord du pays depuis 2002. Des centaines de personnes ont manifesté à Bouaké (centre), fief des FN, en faveur du maintien de l'ONU en Côte d'Ivoire, tandis qu'à Abidjan, une centaine de femmes ont manifesté elles contre les "les enlèvements nocturnes" commis selon elles par des hommes armés fidèles à Gbagbo.

Evelyne AKA
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dimanche 19 décembre 2010

Israël ne nous laisse pas d’autre choix que de le boycotter

Les Palestiniens ont fait déjà tellement de concessions depuis 1948 que c’est à Israël de mettre fin à sa campagne de nettoyage ethnique pour permettre au processus de paix d’avancer. 


Le vice-ministre des Affaires étrangères d’Israël, Danny Ayalon, nous peint un tableau où Israël aspire innocemment et ardemment à la paix, implorant quasiment ces Palestiniens intransigeants de venir négocier pour aboutir à la « solution à deux Etats pour deux peuples » (« Qui a arrêté le processus de paix ? » le 14 décembre). Mais c’est un tableau qui ne représente aucunement ce que vivent véritablement les Palestiniens et qu’une grande partie du monde peut voir chaque jour.

Ayalon prétend que les colonies desquelles Israël refuse de cesser la construction sur la terre occupée sont un « faux problème » et ne constitue aucun obstacle à la paix pour la raison que, « depuis qu’Israël a pris le contrôle de la Cisjordanie il y a 43 ans, les zones construites des colonies représentent moins de 1,7 % de sa superficie totale ».

Mais rappelons-nous quelques réalités non contestées. Depuis que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Israël ont signé les accords de paix d’Oslo en 1993, le nombre de colons israéliens en Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est, a triplé pour arriver à plus d’un demi-million. L’argument fallacieux d’Ayalon sur les « zones construites » ignore cette réalité que les colonies en sont arrivées aujourd’hui à contrôler 42 % de la Cisjordanie, selon un rapport de juillet dernier de l’organisation israélienne de droits de l’homme B’Tselem.

B’Tselem pointe le fait qu’il y a maintenant plus de 200 colonies israéliennes « qui sont reliées les unes aux autres, et à Israël, par un réseau routier minutieux ». Ces routes, ainsi que diverses « zones sécurité » interdites aux Palestiniens, traversent les terres des Palestiniens, les isolant dans de misérables enclaves souvent entourées de murs, de vrais ghettos.

En dépit d’un « moratoire » de 10 mois sur la colonisation, expirant fin septembre, Israël n’a jamais cessé de construire dans les colonies, ne serait-ce qu’un seul jour. Les constructions se poursuivent de façon quasiment ininterrompue comme l’indique l’association la Paix Maintenant, et dans les semaines qui suivirent la fin officielle du « moratoire », les colons avaient plus que rattraper la légère baisse en nombre de nouveaux logements des mois précédents. A Jérusalem-Est, où Israël n’a même pas fait semblant d’appliquer le moratoire, les colons, soutenus par le gouvernement israélien, continuent d’expulser les Palestiniens hors de nombreux quartiers.

Si les actions violentes d’Israël dans Jérusalem-Est occupée n’attirent que peu l’attention, son nettoyage ethnique rampant de la vallée du Jourdain n’en attire quasiment aucune. Israël a réduit la population de la vallée du Jourdain de 200 000 Palestiniens originaires de cette région à seulement 60 000, en démolissant leurs villages et en déclarant que de vastes zones de cette région vitale étaient interdites aux Palestiniens.

Le projet colonial d’Israël a un seul objectif : rendre le retrait d’Israël de la Cisjordanie et la solution à deux Etats impossibles. A défaut d’espoir de tracer une ligne entre les populations israéliennes et palestiniennes, il est temps de reconnaître qu’Israël a réussi et que nous nous trouvons aujourd’hui devant une réalité d’apartheid, en Israël, en Cisjordanie, et dans la bande de Gaza.

L’éminent démographe de l’université hébraïque, Sergio DellaPergola, a déclaré récemment au Jerusalem Post que les juifs constituaient un peu moins de 50 % de la population en Israël, Cisjordanie et bande de Gaza réunis. Effectivement, c’est une minorité juive qui règne sur une population majoritaire qui comprend 1,4 million de citoyens palestiniens (de seconde zone) en Israël, 2,5 millions de Palestiniens sous occupation en Cisjordanie, et 1,5 autre million de Palestiniens assiégés dans la prison à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza. Toutes les projections crédibles montrent que les Palestiniens constitueront la majorité décisive dans les quelques années à venir.

Cette injustice est intolérable. Du fait de la politique israélienne et du refus des Etats-Unis d’exercer une pression réelle, cela ne finira jamais et les perspectives d’un bain de sang catastrophique se renforcent.

En l’absence de toute action réelle de la part des Etats-Unis ou d’autres gouvernements pour en tenir Israël pour responsable, il revient à la société civile d’intervenir. Quand les Sud-Africains noirs ont vu que le monde n’en avait rien à faire de l’apartheid dans les années cinquante, ils ont fait appel à la société civile mondiale pour qu’elle impose un boycott et le désinvestissement de leur pays et qu’elle prononce des sanctions. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, de telles campagnes étaient courantes aux Etats-Unis, dans les Églises, les campus et les communautés, et des personnalités politiques qui avaient d’abord été réticentes à soutenir les sanctions contre l’Afrique du Sud y sont finalement venues.

Aujourd’hui, nous voyons un mouvement similaire de boycotts, désinvestissements et sanctions, un mouvement massivement approuvé par la société civile palestinienne et de plus en plus à travers le monde. Il a même acquis le soutien de quelques Israéliens. Ses objectifs sont de faire ce que le gouvernement U.S. devrait faire et ne fait pas : exercer une pression sur Israël pour qu’il mette fin à la discrimination contre les Palestiniens en Israël, à son occupation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et qu’il respecte le droit des réfugiés palestiniens dont Israël refuse toujours d’accepter le retour dans leur foyer, parce qu’ils ne sont pas juifs.

Ce mouvement n’est pas une fin en soi, mais un véhicule qui va nous conduire sur le chemin d’une paix juste, bâtie sur une égalité entre Israéliens et Palestiniens. La politique d’Israël, caractérisée par les diversions fallacieuses d’Ayalon, ne nous laisse aucun autre choix.
  
Ali Abunimah