mardi 25 janvier 2011

Un Nicolas Sarkozy bien trop ambitieux

Le 24 janvier, le président français a dévoilé ses priorités pour la présidence du G8 et du G20 qu'il assume en 2011. Le quotidien suisse Le Temps craint que ses promesses ne soient trop belles pour être honnêtes.
 

La feuille de route de Nicolas Sarkozy pour son année de présidence du G20 est très ambitieuse. Le président français offre la vision d'un monde plus responsable, plus solidaire et où les lois du marché ne règlent pas tout. Si au terme de son mandat en décembre, il parvient à lancer quelques-uns des chantiers, ce sera une réussite. Rien que convoquer une réunion au sommet en mars en Chine pour discuter de la guerre des monnaies est déjà un beau tour de force. Nous savons que les grands changements prennent plus de temps que la période d'un mandat pour se concrétiser.
 
Mais force est de constater que le président français se berce de beaucoup d'illusions. Comment va-t-il convaincre les pays émergents de ne pas constituer des réserves en échange d'une promesse d'aide au cas où ils auraient des difficultés? Que va-t-il faire pour convaincre la Chine, l'Inde et Brésil et les autres qu'il faudra donner plus de pouvoir au FMI alors même que de vieilles promesses de démocratiser l'institution ne sont pas encore réalisées? Comment va-t-il s'y prendre pour convaincre les Etats d'instaurer une taxe sur les transactions financières, une idée que le G7 rabâche depuis plusieurs années? S'il s'inspire de la taxe sur les billets d'avion pour financer l'aide aux pays pauvres, un projet quasi mort-né cher à Jacques Chirac, il n'ira pas loin.
 
Dans son propre pays, Nicolas Sarkozy a créé une crise d'espérance. Parce que certaines de ses promesses sont intenables. Il ne faut pas que le président français se mette aussi à créer de faux espoirs au-delà de l'Hexagone. 

Ram Etwareea
 
 
 
 

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