La filiale d'EADS a livré 49 % des 874 appareils civils l'an dernier. Le deuxième est loin derrière, avec 23 %.
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Le ciel est gris et l'éclaircie se fait attendre pour les hélicoptères qui peinent, plus que les avions commerciaux, à sortir de la crise. Dans ce contexte difficile, Eurocopter tire assez bien son épingle du jeu. Les 527 appareils livrés en 2010, contre 558 l'année précédente, n'impactent pas directement le chiffre d'affaires en très légère hausse à 4,8 milliards d'euros contre 4,6 en 2009. "Ce sont des hélicoptères plus lourds, plus coûteux, souvent militaires qui maintiennent nos résultats, tandis que notre activité de services au client augmente", constate Lutz Bertling.
Le P-DG de cette filiale franco-allemande du groupe EADS pense que cette situation se maintiendra en 2011. Mais le carnet de commandes cumulées s'affiche en légère baisse à 4,3 milliards d'euros contre 5,8 en 2009. L'an dernier, les nouvelles commandes concernaient surtout les hélicoptères moyens et lourds utilisés notamment pour le travail offshore et la prospection pétrolière. Comme les avions d'affaires, les machines légères de liaison et de servitude sont celles qui souffrent le plus et la reprise ne semble pas en vue.
Eurocopter conserve néanmoins sa situation de leader mondial en cumulant les secteurs civil et militaire. La filiale d'EADS a livré 49 % des 874 appareils civils l'an dernier. Le deuxième, l'italien AgustaWestland, est loin derrière avec 23 %. Sikorsky est en tête du marché militaire avec 39 % des 532 machines millésimées 2010 devant Eurocopter 19,5 %.
La Chine débarque sur le marché
La Chine s'éveille à l'hélicoptère. Une circulaire parue l'automne dernier à Pékin ouvre l'espace aérien à basse altitude aux aéronefs privés. Le marché potentiel est immense. Au même moment, en France, le décret Borloo interdit pratiquement l'usage de l'hélicoptère dans les zones à forte densité de population...
Probable vedette du salon du Bourget en juin, le démonstrateur hybride X3, mi-hélicoptère mi-avion, a déjà rempli la première partie de son contrat en montrant qu'il évoluait sans souci comme un hélicoptère classique jusqu'à la vitesse de 330 km/h. Lors de la deuxième phase des essais en vol, il doit montrer qu'il peut se déplacer à une vitesse de croisière de 500 km/h, celle d'un avion d'affaires à turbines. Un autre démonstrateur, le X4, va permettre de finaliser le programme du successeur du Dauphin. Cet hélicoptère polyvalent date des années soixante-dix et avait été acheté notamment par l'US Coast Guard. Troisième défi technologique, le Bluecopter sera un appareil léger, silencieux faisant appel à un moteur diesel. Cette année doit aussi être certifié l'EC175, l'hélicoptère moyen franco-chinois pouvant transporter une douzaine de passagers.
Les négociations pour transférer l'usine de pales en composite de La Courneuve dans un nouvel établissement au Bourget sur l'ancienne base aérienne de Dugny devraient aboutir cette année pour un déménagement prévu en 2013. Sinon, ces huit cents emplois risquent de partir en Allemagne, le site Eurocopter de Marseille-Marignane manque, en effet, de place pour se développer.
Thierry VIGOUREUX
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