La reine Néfertiti est-elle en train de semer la zizanie entre son pays d'origine, l'Égypte, et son pays d'adoption, l'Allemagne?
D'un côté, l'Égypte affirme avoir transmis une demande officielle de restitution du buste de la grande épouse royale d'Akhénaton, exposé au Neues Museum de Berlin. De l'autre, l'Allemagne dément avoir reçu une « demande officielle » de la part du gouvernement égyptien.
C'est ce qu'a déclaré le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Andreas Peschke, insistant pour dire qu'« une demande officielle, c'est une demande de gouvernement à gouvernement ».
L'Allemagne a toujours refusé de restituer le buste de Néfertiti considéré comme une oeuvre majeure de l'ère pharaonique. Sa position « est inchangée et connue », a ajouté M. Peschke.
Plus tôt, lundi, le chef du conseil suprême des antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, annonçait qu'il avait transmis une « demande officielle » à Hermann Parzinger, directeur de la fondation responsable des musées publics allemands. M. Hawass précisait qu'il avait l'appui du premier ministre, Ahmed Nazif, et du ministre de la Culture, Farouk Hosni.
La fondation allemande a confirmé, dans un communiqué, la position du porte-parole des Affaires étrangères, à savoir que le premier ministre Nazif n'avait pas signé la demande de restitution.
« La position de la fondation responsable des musées publics allemands à propos de la restitution du buste de Néfertiti est inchangée. Elle est et reste la meilleure ambassadrice de l'Égypte à Berlin », écrit-elle.
Découverte par un Allemand
L'archéologue allemand Ludwig Borchardt a découvert le buste de la reine en 1912. Selon l'Égypte, il l'aurait fait sortir illégalement après avoir réalisé la qualité artistique et l'importance historique de la sculpture, à l'aide de papiers falsifiés.
L'Allemagne assure que le buste de la reine à la beauté légendaire a été acquis légalement en 1913.
L'oeuvre, sculptée il y a quelque 3400 ans, fait partie de cinq pièces exposées à l'étranger que réclame l'Égypte, avec notamment la pierre de Rosette, qui a permis de déchiffrer les hiéroglyphes, détenue par le British Museum.
Selon Zahi Hawass, une précédente requête officielle avait été faite en 1946, auprès des autorités alliées qui administraient l'Allemagne à l'époque. Ces dernières avaient estimé ne pas être compétentes en la matière.
En décembre 2009, la directrice du musée égyptien au sein du Neues Museum, Friederike Seyfried, faisait observer que des responsables égyptiens avaient réclamé plusieurs fois le buste dans les médias. Toutefois, précisait-elle, le gouvernement n'avait jusqu'alors pas formulé de demande officielle en ce sens.
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