La reconduite à la frontière est confirmée pour le jeune Sami Abdallah Naghmish, en CAP au lycée. Malgré la mobilisation du corps enseignant.
Sami Abdallah à droite de son avocate, en compagnie du proviseur et du proviseur adjoint du lycée de Gelos. PHOTO « SUD OUEST »
Il y avait une agitation peu courante hier au tribunal administratif de Pau. Une soixantaine de personnes y étaient rassemblées, dans le silence d'un dimanche matin, pour soutenir Sami Abdallah Naghmish, un jeune Égyptien de 18 ans sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière.
Une mobilisation dans le calme, qui n'aura cependant rien changé au sort du jeune homme, débarqué en France par la route en 2007, alors qu'il avait 15 ans. Ce matin, un avion l'attend à Biarritz, direction Roissy puis Le Caire. Le référé introduit par son avocate Sandrine Lucas a en effet été rejeté par le juge du tribunal administratif. Au départ, il s'agissait de s'opposer au placement en rétention de Sami, arrêté jeudi soir lors d'un banal contrôle routier alors qu'il rentrait d'un match de foot organisé par son lycée, à Gelos. Mais la seule mesure d'assignation à résidence décidée par le juge des libertés et de la détention du TGI de Pau samedi ne pouvait être annulée par le tribunal administratif. Quant au recours face à l'arrêté d'expulsion, il avait déjà été rejeté en juin…
Depuis ce rejet, le jeune homme se savait sous le coup d'une reconduite à la frontière, à la merci du moindre contrôle. Même si, à sa majorité en mars dernier, il avait signé un contrat jeune majeur qui lui a permis de poursuivre ses études.
Seul en France
Quand il est arrivé en France seul, incapable de parler la langue alors, il a été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, comme tout mineur isolé. Pendant deux ans, c'est en région parisienne qu'il a été placé. Puis à Montaut, en 2009. Là, il a pu être inscrit au lycée professionnel de Gelos, dans le pôle relais insertion, destiné aux élèves qui ne maîtrisent pas bien le français. « Depuis, il est parvenu à bien s'intégrer dans le lycée, c'est pour cela que nous l'avons orienté vers une première année en CAP peinture », témoigne Jean-Luc Andro, proviseur du lycée, présent hier avec d'autres membres de la communauté administrative pour accompagner l'élève.
Une volonté d'intégration qui n'aura pas été suffisante au regard de la loi, selon le juge du tribunal administratif. Car si un appel a été formé contre la décision de reconduite à la frontière, il n'est pas suspensif. Hier, Anne Bernard, conseillère régionale PS, a demandé au préfet de surseoir à cette expulsion et de lui accorder un titre de séjour en attendant la décision en appel.
Actualité " Sud Ouest "
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