lundi 10 janvier 2011

Démolition à Jérusalem-Est, condamnations de l'Egypte et de la Jordanie

 
LE CAIRE - L'Egypte et la Jordanie ont fermement condamné lundi la démolition par Israël d'un ancien hôtel au cœur de Jérusalem-Est annexée, un bâtiment symbolique pour les Palestiniens, et mis en garde contre les risques de violences.

L'Egypte "condamne" la démolition de l'ancien hôtel Shepherd, dans le quartier palestinien de Cheikh Jarrah, et affirme que la poursuite des projets israéliens de colonisation mènera à une "nouvelle explosion de violences" dans les territoires palestiniens, prévient un communiqué des Affaires étrangères égyptiennes.

Le communiqué dénonce "une tentative de judaïser la Ville sainte et de la vider de ses habitants palestiniens" et fait assumer à Israël la responsabilité de ses "politiques de provocations".

En Jordanie, le gouvernement "rejette et condamne fermement" cette démolition qui pourrait conduire à de l'"instabilité", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Nasser Jawdeh, dans un communiqué, demandant à la communauté internationale d'intervenir.

L'Egypte et la Jordanie sont les deux seuls pays arabes à avoir signé des traités de paix avec Israël.
L'Union européenne et les États-Unis ont également sévèrement condamné dimanche la démolition de l'ancien hôtel.

Les autorités israéliennes ont commencé à détruire dimanche matin toute une aile de l'ancien hôtel Shepherd, situé dans la partie orientale annexée de Jérusalem, pour construire à la place des logements destinés à des colons juifs.

Ce projet, approuvé en mars 2010 par la municipalité, est chapeauté par l'homme d'affaires juif américain Irving Moskowitz, qui finance des organisations ultra-nationalistes encourageant la colonisation juive de la partie orientale de Jérusalem.

L'ancier hôtel Shepherd, un bâtiment symbolique pour les Palestiniens, a appartenu à la famille de l'ancien Grand mufti de Jérusalem Amine al Husseini et a servi de résidence à cette figure de proue de la Grande Révolte palestinienne de 1936 à 1939 contre les Britanniques et les sionistes, jusqu'à sa compromission durant la Seconde Guerre mondiale avec les nazis.

Confisqué par les Britanniques après 1945 jusqu'à la fin de leur mandat en Palestine en 1948, le bâtiment a été saisi en 1967 par l'Etat d'Israël et revendu à M. Moskowitz.

Israël a proclamé l'ensemble de la Ville sainte sa capitale "éternelle et indivisible", alors que les Palestiniens veulent établir dans la partie orientale la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.


(©AFP / 10 janvier 2011 10h05)


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