Comme le veut l'usage, qui au fil du temps se mue en tradition, Vladimir Poutine s'est exprimé jeudi à la télévision russe lors de Discussion avec Vladimir Poutine. Une émission de quatre heures et quelques, faite de questions-réponses, et au cours de laquelle le Premier ministre russe s'est exprimé sur de multiples sujets. Il y a avait d'abord la présidentielle 2012. Pourtine a estimé qu'il avait encore le temps de se prononcer sur son éventuel retour au Kremlin. « 2012, c'est encore loin », a-t-il affirmé.
« Tout voleur doit aller en prison »
L'ancien président s'est ensuite longuement exprimé sur l'affaire très controversée de l'ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski. Pour rappel, l'ex-PDG du groupe pétrolier Ioukos est jugé dans le cadre d'un deuxième procès pour le vol de 218 millions de tonnes de pétrole. « Tout voleur doit aller en prison », a estimé Poutine, reprenant la célèbre réplique d'une série culte soviétique, prononcée par un policier macho qui lutte contre les bandits dans le Moscou des années 1940.
Vladimir Poutine s'en est pris à d'autres de ses opposants, et plus particulièrement les libéraux. Il était interrogé par un concitoyen sur « ce que veulent » les leaders de l'opposition libérale Boris Nemtsov (un ancien vice-Premier ministre dans les années 1990), Vladimir Ryjkov (un ancien député) et Vladimir Milov (ancien vice-ministre de l'Energie). « Ils veulent le pouvoir et l'argent », a répondu Poutine, sans ambages. « Ils se sont agités dans les années 1990, ont volé plusieurs milliards avec (Boris) Berezovski (milliardaire réfugié à Londres, NDLR) et ceux qui se trouvent aujourd'hui en prison », a-t-il ajouté, dans une claire allusion à Mikhaïl Khodorkovski.
« Réprimer durement toute manifestation d'extrémisme »
Concernant la montée du racisme en Russie, le Premier ministre est resté évasif. Alors que, dernièrement, Moscou et d'autres villes du pays ont été le théâtre de manifestations violentes des meurtres à caractère xénophobe, Valdmir Poutine a simplement estimé qu'il fallait « réprimer durement toute manifestation d'extrémisme, d'où qu'elle vienne ». Mais il n'a pas précisé de quelle manière les autorités entendaient réagir face à ces violences qui ont révélé au grand jour l'ampleur du problème dans les grandes villes russes, à commencer par Moscou.
Certains sujets délicats n'ont, en revanche, pas été évoqués par le Premier ministre russe. Certaines questions, visibles sur un bandeau à l'écran, sont restées sans réponse, comme « quand les médecins arrêteront-ils de prendre des pots-de-vin ? », « quand aurons nous la liberté d'expression et des élections libres ? », « quand allez-vous quitter définitivement la politique ? », « quand est-ce que nous aurons une vraie démocratie ? », etc...
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