mercredi 8 décembre 2010

Appel a Alger pour denoncer les violations marocaines des droits de l'homme

L'organisation des jeunes du Mouvement de la société pour la paix (MSP), "Shams" a souligné, hier, à Alger, la nécessité de mettre sur pied un groupe d'experts dans le domaine des droits de l'homme chargé de dénoncer les graves violations commises contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés du Sahara occidental. Les participants à cette journée d'étude organisée par le MSP sur les droits de l'homme au Sahara occidental ont appelé dans leurs recommandations d'installer un groupe d'experts dans le domaine des droits de l'homme chargé de recevoir les dénonciations individuelles et d'agir au niveau des organes relevant des Nations unies concernées par les dénonciations de violations des droits de l'homme.

Les intervenants ont appelé les organisations internationales à s'intéresser davantage à la question des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Par ailleurs, les membres de l'organisation "Shams" ont souligné leur solidarité avec les réfugiés sahraouis annonçant le lancement d'une caravane de jeunes à destination des camps des réfugiés en vue de s'enquérir des conditions de vie et de créer le club d'amitié entre leur organisation et l'organisation des jeunes sahraouis. 

Dans une allocution prononcée à l'occasion, le Consul de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Cheikh a affirmé que les conditions humanitaires et socio-économiques des citoyens sahraouis dans les territoires occupés "se dégradent depuis l'occupation militaire marocaine, c'est pourquoi des milliers de sahraouis fuient les villes vers des camps de réfugiés. M. Mohamed Cheikh a dénoncé l'intervention des autorités d'occupation marocaine contre les citoyens sahraouis sans défense citant à cet effet les renforts envoyés dans les territoires sahraouis et le blocus imposé aux camps ajoutant que cette politique de répression "augure d'une catastrophe humanitaire parmi ces réfugiés". Dans ce contexte, le consul sahraoui a appelé la communauté internationale à prendre conscience de la gravité de la situation à la lumière de ces développements qui touchent les fondements des accords conclus en 1991 entre le Front Polisario et le Maroc soulignant la violation par le Maroc de l'accord de cessez-le-feu et ses crimes contre des civils.

De son coté, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. Mahrez Lamari a indiqué que "l'Algérie est fermement déterminée à poursuivre son soutien au droit du peuple sahraoui pour son autodétermination à travers un référendum libre et transparent". Deux conférences ont été données lors de cette journée d'étude, la première traitant de l'évolution historique de la cause sahraouie et la deuxième des mécanismes de dénonciation des violations des droits de l'homme au niveau des Nations unies. Il n'y a pas d'État au monde qui reconnaisse la souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis.

Les participants à la journée d'étude sur "Les droits de l'homme au Sahara occidental" ont souligné hier, à Alger qu'il n'y a pas d'État au monde qui reconnaisse la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.Les participants ont précisé lors de cette rencontre organisée par l'organisation de la jeunesse du Mouvement de la société pour la paix "Chems" que malgré le statu quo qui caractérise le conflit entre le Front polisario et le Maroc, aucun État au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ni n'admet la privation du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination.

Dans une conférence intitulée "question du Sahara occidental: l'évolution historique et les développements contemporains", le PR Mohamed Amroun a évoqué les origines du conflit du Sahara occidental qui remontent à 1884 jusqu'à 1991, date du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario. Il a également passé en revue le parcours de la résistance sahraouie et la naissance du Front Polisario, tout en évoquant l'opinion de la Cour internationale de justice (CIJ), le retrait de l'Espagne et le partage de la région entre le Maroc et la Mauritanie en vertu de l'accord de Madrid. L'orateur a mis l'accent sur les efforts diplomatiques des organisations internationales et régionales visant à trouver une solution au conflit, tout en soulignant le rôle de l'Union africaine, ex-organisation de l'unité africaine (OUA) dans ce sens. Le PR Omar Rouabhi a abordé dans son intervention la place de choix accordée à l'individu dans le droit international des droits de l'Homme soulignant que tout individu peut directement dénoncer les violations des droits de l'Homme au sein de l'ONU. Il a ajouté que les accords internationaux prévoient des conditions d'acceptation des plaintes déposées par les individus au niveau des instances de l'ONU. Le PR Rouabhi a également rappelé que le Maroc est signataire des conventions internationales relatives à la protection des droits de l'Homme et qui acceptent les plaintes individuelles.
Des juristes européens expriment leur préoccupation devant la répression marocaine des protestations pacifiques sahraouies. Des juristes européens ont exprimé leur "grande préoccupation", devant l'excès de violence injustifiée exercée par les forces marocaines pour réprimer les protestations pacifiques des citoyens sahraouis dans les territoires sahraouis occupés. L'Union européenne des juristes pour la démocratie et les droits de l'homme dans le monde (EJDM) a appelé la communauté internationale, notamment l'Union européenne (UE), à "faire pression" sur le gouvernement marocain pour éviter une catastrophe humanitaire dans les camps de protestation et à former une commission internationale pour enquêter sur les circonstances de l'assassinat du jeune sahraoui Najem Garhi (14 ans) dans ces camps et la sanction des auteurs. Dans un communiqué de presse, les juristes européens ont qualifié de "critique" la situation de 10 à 20.000 citoyens sahraouis résidant dans les territoires sahraouis sous l'occupation marocaine illégale qui ont choisi l'exode, dans ces camps, pour exprimer leur résistance pacifique contre l'occupation, et ce, en raison du blocus sévère imposé à ces camps par l'armée et la police marocaines.

Dans son communiqué diffusé au terme d'une conférence internationale sur les développements de la situation au Sahara occidental , au Mans (France), des juristes venus d'Europe, d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Australie ont évoqué l'assassinat du jeune sahraoui (14 ans) et le nombre important de blessés enregistré lors d'une  attaque d'un véhicule transportant des denrées alimentaires aux camps de réfugiés. Les juristes ont souligné que le recours du Maroc à la violence et aux pratiques visant à porter atteinte à la dignité des sahraouis "est contraire au droit légitime des sahraouis à l'autodétermination" et démontre "le non-respect du Maroc" de plusieurs chartes internationales, dont il est signataire, y compris les Conventions internationales sur la garantie des droits politiques et sociaux. L'Union a, d'autre part, appelé le gouvernement marocain à "charger une commission internationale neutre d'enquêter sur les circonstances de l'assassinat du jeune sahraoui et de sanctionner les auteurs", à lever le blocus imposé au camps de protestation et à ouvrir les accès pour permettre l'approvisionnement des habitants sahraouis en denrées alimentaires, médicaments et eau potable. Elle a également appelé le gouvernement marocain à "annuler les procès sommaires" et à enquêter sérieusement sur les violations des droits de l'homme commis par l'armé et la police marocaines à l'égard des citoyens sahraouis". Dans ce sens, l'instance a appelé l'UE à se "conformer textuellement" aux clauses de la convention de Lisbonne sur la nécessité de respecter les droits de l'homme, en matière d'échanges commerciaux avec l'étranger, soulignant l'importance de "suspendre" les accords signés avec le Maroc, notamment sur les échanges commerciaux et le statut avancé. Elle a également demandé à l'UE de s'abstenir de conclure de nouveaux accords économiques qui seraient une forme de participation au pillage des ressources naturelles au Sahara occidental. 

A la veille de la reprise des négociations prévues la semaine prochaine entre les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, les juristes européens ont exhorté l'UE à "user de son poids et à utiliser tous les moyens" pour soutenir ces négociations directes qui visent à permettre au peuple sahraoui de décider de l'avenir politique du Sahara occidental, à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination. 

Aïssa Khelladi

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