L'Iran s'est employé samedi à convaincre les États arabes du Golfe qu'il ne représentait pas pour eux un danger, à la suite des révélations de WikiLeaks sur les vives inquiétudes que ceux-ci auraient exprimé auprès de Washington sur ses présumées ambitions nucléaires militaires.
Effectuant dans la région sa première visite depuis que le site internet a divulgué des télégrammes diplomatiques américains censés être confidentiels, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a déclaré que les pays arabes de la région n'avaient rien à craindre d'un Iran plus puissant.
"Notre puissance dans la région est votre puissance et votre puissance est la nôtre", a-t-il affirmé lors d'une conférence sur la sécurité qui réunissait à Bahreïn des ministres et autres dignitaires arabes de la région du Golfe.
"Notre croissance ne fera qu'aider la croissance des autres", a-t-il ajouté sans faire allusion aux indiscrétions de WikiLeaks, qui distille depuis la semaine dernière via de grands journaux mondiaux des centaines de câbles envoyés ces dernières années au département d'État par les diplomates en poste dans le monde.
Selon un des documents les plus explosifs diffusés par ce site spécialisé et controversé, le roi Abdallah d'Arabie aurait engagé les États-Unis à détruire les installations nucléaires de l'Iran en faisant valoir qu'il fallait "trancher la tête du serpent" pendant qu'il était encore temps.
Les dépêches diplomatiques divulguées par WikiLeaks traduisent d'une manière générale la profonde préoccupation parmi les dirigeants arabes sunnites devant les ambitions nucléaires militaires prêtées à l'Iran, mais que la République islamique dément.
"RIVALITÉS MALSAINES"
"Nous ne devons pas permettre aux médias occidentaux de nous dire ce que nous pensons les uns les autres (...) Nous n'avons jamais utilisé notre potentiel pour devenir puissants au détriment d'un de nos voisins, et notamment parce que nos voisins sont musulmans", a fait valoir Mottaki.
"Il ne doit pas y avoir de suspicion ou d'ambition d'un pays par rapport à un autre parce que cela minerait les efforts pour établir une coopération" (régionale), a encore poursuivi le chef de la diplomatie de Téhéran devant le "Dialogue de Manama" organisé par l'Institut international pour les études stratégiques de Londres (IISS).
Selon Mottaki, les voisins de l'Iran doivent résister aux pressions de puissances étrangères qui cherchent à alimenter des "rivalités malsaines" pour affaiblir les efforts de la région en vue de s'émanciper et de se suffire à elle-même, y compris sur le plan de l'énergie nucléaire.
Les pays occidentaux sont les plus préoccupées par le programme nucléaire iranien et la question devrait être évoquée lundi et mardi à Genève lors de la prochaine rencontre entre l'Iran et la haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
Celle-ci représentera les six interlocuteurs habituels de l'Iran sur ce dossier, à savoir les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Grande-Bretagne, Chine, Russie, France, États-unis - plus l'Allemagne.
Comme à son habitude l'Iran, qui fait déjà l'objet à leur instigation de quatre trains de sanctions de la part du Conseil de sécurité de l'Onu, a déclaré hors de question de négocier son "droit" à maîtriser tout le cycle de la technologie nucléaire à des fins civiles.
L'IRAN "HEUREUX" DE LA PROSPÉRITÉ DE SES VOISINS
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