vendredi 3 décembre 2010

Liberté de culte mise en cause en Algerie

 

Après avoir jugé des chrétiens algériens pour non respect du jeune pendant le ramadan,  la justice algérienne poursuit cette série de procès contre la communauté des convertis au christianisme en Kabylie.

Dimanche 28 novembre, le procès de quatre citoyens convertis au christianisme, poursuivis pour « ouverture illégale d'un lieu de culte », s’est ouvert devant le tribunal correctionnel de Larbaâ Nath Irathen, à Tizi-Ouzou.

Lors du premier procès du 26 septembre dernier, les quatre personnes ont rejeté toutes les accusations portées contre eux. Ces accusations qui sont essentiellement l'ouverture d'un temple protestant sans avoir obtenu au préalable une autorisation des autorités, en plus de l'accusation d'hébergement illégal d'un étranger, puisque l'un des prévenus a hébergé, sans autorisation, un pasteur français venu en Algérie pour donner une conférence devant les membres de la communauté chrétienne de leur région.


Le procès contre les quatre prévenus avait été prévu pour le 10 octobre, mais a été reporté à la demande du président du tribunal qui avait exigé la présence des témoins.

Tout a débuté au début du mois d'aout dernier quand les quatre personnes ont été interpelées par la police pour exercice illégal de culte, alors qu'elles célébraient leur culte hebdomadaire.

"Les quatre citoyens, membres de notre église, sont poursuivis pour pratique de culte non musulman sans autorisation. Or, nous activons dans la légalité, notre association est dûment agréée par les pouvoirs publics. Les griefs retenus contre eux relèvent de l’illégalité. Ce qui leur arrive n’est pas légal. Ils veulent tout simplement fermer nos églises, nous sommes persécutés.", avait déclaré Mustapha Krim, Président de l'EPA (Église protestante d’Algérie).

En effet, cette église accuse les autorités algériennes de s'en prendre à la liberté de culte, normalement garantie par la constitution algérienne. En effet, plusieurs églises ont été fermées par les autorités locales notamment en Kabylie et certaines ont été attaquées.

Ce procès s'ajoute à plusieurs autres, dont celui de la jeune femme, Habiba Kouider, qui a été poursuivie, en 2008 pour prosélytisme et qui attend toujours son jugement; ou celui des six autres personnes accusées de « Distribution de documents afin d’ébranler la foi des musulmans»...

Ces accusations continuent malgré les déclarations récentes du Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, qui assure que la liberté de culte sera « toujours garantie » en Algérie où l'islam est religion d'État.


Seifeddine DEPASSE
Sources : AFP, France 24

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