jeudi 2 décembre 2010

L’Égypte s’entraîne comme si Israël était son seul ennemi.


L’Égypte risque de se transformer en ennemie d’Israël, son armée s’entraîne comme si Israël était son seul ennemi et la paix avec l’Égypte est instable. Ce ne sont là qu’une partie des propos inquiétants qu’ont tenus de hauts responsables des ministères de la Défense et des Affaires étrangères lors de rencontres avec des responsables américains.

Selon un des télégrammes révélés par le site Wikileaks, lors d’une rencontre qui a eu lieu en juillet 2009 entre les plus hauts responsables du ministère de la Défense et Andrew Shapiro, l’adjoint de la secrétaire d’État chargé des affaires politiques et militaires, Israël a mis en garde les États-Unis contre la livraison d’armes avancées à l’Égypte, l’Arabie Séoudite et le Liban, de crainte que ces pays arabes modérés deviennent des ennemis d’Israël.

Au cours de cette rencontre, le directeur du département des affaires diplomatiques au ministère de la Défense, Amos Guilad, a dit ne pas savoir combien de temps le président Moubarak vivrait et si son fils Gamal est prêt à lui succéder. Guilad s’est aussi plaint du fait que l’armée égyptienne, sous la conduite du ministre de la Défense, Mohamed Tantawi, s’entraîne comme si Israël était son seul ennemi. « Il y a aussi des signes inquiétants dans la rue égyptienne où les femmes s’habillent de manière plus conservatrice et où on dit que la paix avec Israël n’est pas assez stable et artificielle », a ajouté Amos Guilad.

Lors d’une autre rencontre avec Andrew Shapiro, Amos Guilad s’est inquiété du fait que l’Égypte continue à se préparer à un éventuel conflit militaire avec Israël et qu’aucun officier supérieur égyptien n’effectue de visite en Israël.

Selon un autre télégramme, lors d’une rencontre en décembre dernier entre de hauts responsables israéliens et la sous-secrétaire d’Etat, Ellen Tauscher, le conseiller pour la sécurité nationale, Uzi Arad, s’en est pris au ministère égyptien des Affaires étrangères et au ministre, Ahmed Aboul Gheit, qu’il a accusés de nuire aux relations avec Israël. Selon Uzi Arad, le ministère égyptien des Affaires étrangères « est un problème agaçant dans le cadre des relations avec l’Égypte », surtout en ce qui concerne le nucléaire israélien. Il a évoqué, par exemple, le refus de l’Égypte de dialoguer avec le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Liberman.

Wikileaks a également publié un télégramme envoyé par l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv le 26 février 2009 et dans lequel il est dit que le Premier ministre Nétanyahu a affirmé au sénateur américain Benjamin Cardin qu’Israël a des « relations commerciales significatives avec l’Irak qui sont inconnues du public ».

Dans un autre télégramme confidentiel, le Premier ministre est cité comme s’étant exprimé en faveur du principe d’un échange de territoires. Lors d’une rencontre avec des parlementaires américains, M. Nétanyahu aurait tenu des propos en ce sens et aurait souligné qu’il ne souhaite pas contrôler le Cisjordanie et la bande de Gaza mais uniquement empêcher les attaques qui pourraient être lancées à partir de ces territoires.

Suite à ces révélations, le bureau du Premier ministre a publié un communiqué dans lequel il explique : « Tout ce qu’a voulu dire le Premier ministre était qu’il est prêt à des compromis territoriaux dans le cadre d’un futur accord de paix. C’était sa politique affichée à l’époque, cela l’est toujours aujourd’hui ».

Selon un journaliste britannique proche du fondateur de Wikileaks, « Israël est la prochaine victime des révélations de Wikileaks. De nombreux documents confidentiels liés à Israël seront publiés dans les semaines à venir ».

Itamar Eichner et Yaniv Halili

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