mercredi 22 décembre 2010

Egypte : terreur à Charm el-Cheikh


Avec un décès et quatre blessés, les cinq raids de requins ont terrorisé la station balnéaire égyptienne. Retour sur une semaine en enfer.

Charm el-Cheikh, ses eaux transparentes, ses plages de sable blanc, ses beaux paysages désertiques. Charm el-Cheikh, une station balnéaire de la mer Rouge, en Égypte, réputée notamment pour ses spots de plongée sous-marine. Le paradis sur terre, en somme. Un paradis qui s’est transformé en enfer, façon remake des Dents de la mer de Steven Spielberg, le 30 novembre dernier. 

Ce jour-là, Evgeny Trishkin, un militaire de la marine russe originaire de Saint-Pétersbourg, est sérieusement touché à la jambe gauche par un requin. Le même jour, une deuxième touriste, Lyudmila  Stolyarova, est grièvement blessée à une jambe et à un pied sur des coraux en tentant d’échapper à un squale. Le lendemain, les raids des « serial killers » reprennent de plus belle. La Russe Olga Martsenko, 48 ans, se fait arracher une main par un squale et, quelques minutes plus tard, Viktor Koliy, un Ukrainien de 46 ans, est mordu à une jambe. Les victimes seront conduites à l’hôpital Nasser, au Caire. Dans la foulée, le gouverneur du Sud-Sinaï, Mohammed Shosha, ordonne la fermeture des plages entre Ras Nasrani et le nord de Naama Bay. Une chape de plomb s’abat sur la station balnéaire. Mais le mot d’ordre est de ne pas (trop) effrayer les touristes car Charm el-Cheikh, avec ses millions de visiteurs annuels, reste la pierre angulaire de l’économie égyptienne. D’où la volonté, de la part des autorités, de ne pas trop communiquer sur le sujet. Des volontaires parmi les professionnels de la plongée et de la CDW (Chamber Of Diving And Water Sports) organisent une série de plongées de repérage. Et le 2 décembre, ces mêmes autorités exhibent les cadavres de deux squales de 2 mètres de long capturés près des côtes : un requin mako et un requin océanique à pointe blanche. Pas peu fières, elles annoncent en grande pompe que les squales seront embaumés et exposés. Plus de doute à avoir, selon eux : les requins tueurs sont hors d’état de nuire. Les plages sont rouvertes, la baignade à nouveau autorisée. Fin de l’histoire ? Pas vraiment.

Dimanche 5 décembre, aux alentours de midi, Renate, une pharmacienne allemande à la retraite, s’adonne à son hobby de prédilection, le snorkeling. Elle n’est pas très loin du rivage, à quelques mètres de son hôtel, l’Hyatt Regency. À première vue, elle ne risque rien. En apparence seulement, car à la suite d’une nouvelle attaque de squale, cette femme de 71 ans va trouver la mort. Mordue à la cuisse gauche et au bras droit, elle se videra de son sang sous les yeux d’une cinquantaine de baigneurs, horrifiés et impuissants. Un témoin racontera avoir vu la mer virer au rouge. « L’eau tournoyait, c’était comme si j’étais dans une machine à laver. Le requin déchirait cette pauvre femme. Elle hurlait “Aidez-moi ! Aidez-moi !”» Autour, c’est la panique, les plagistes crient et jettent des canots à la mer afin de récupérer les baigneurs. Les plages sont une nouvelle fois fermées. 


Sylvain MONIER
 
 
 
 
 

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