samedi 11 décembre 2010

Algerie : Plusieurs terroristes tués

Des milliers de soldats engagés, des hélicoptères qui tournoient dans le ciel avant de lâcher des bombes, des officiers supérieurs qui supervisent la bataille, les réseaux de trois opérateurs de téléphonie mobiles brouillés, l’opération militaire engagée depuis mercredi 8 décembre dans les maquis de Sidi Ali Bounab, en Kabylie, s’annonce d’une grande envergure. Des informations non confirmées au niveau officiel laissent croire que le chef d'AQMI aurait été tué au cours de cette opération. Donné plusieurs fois mort, celui à chaque fois à réussi à échapper aux services de sécurité.
 

L’étau se resserre sur les terroristes encerclés dans les maquis de Sidi Ali Bounab depuis mercredi dernier. Un important groupe terroriste mené par un adjoint de Droukdel est encerclé dans ces maquis touffus, réputés pour être un fief d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Des sources policières qui se sont confiées à DNA sous couvert de l'anonymat affirment que cette opération serait supervisée par un général de la 1ere région militaire de Blida.

Des hélicos ont été mis à contribution puisque des cibles ont été pilonnées par d’intenses bombardements. Vendredi, l’armée a maintenu la pression sur les mêmes maquis alors que les villageois ont été sommés de se rendre dans leurs oliveraies pour la traditionnelle collecte des olives. Les soldats avancent lentement sur le terrain. Les bombardements ont cessé pour l’heure, mais les troupes resserrent l’étau sur le groupe encerclé. Vendredi soir le réseau téléphonique, perturbé pendant deux jours, a été momentanément et partiellement rétabli.

Jeudi, les troupes de l’ANP ont pénétré les maquis à l’aube. Au fur et à mesure de la progression, ils installent un poste avancé, seul moyen d’acculer dans leurs derniers retranchements les terroristes. Pour empêcher les groupes armés d’actionner à distance des bombes disséminées autour de leurs casemates, les services de renseignements ont décidé, dès mercredi soir, de brouiller le réseau de téléphonie mobile des trois opérateurs Mobilis, Nedjma et Djezzy. Durant les journées du jeudi et du vendredi, les communications téléphoniques étaient fortement perturbées dans les régions de Tizou Ouzou et Boumerdès, voire même dans certaines localités d'Alger.

Un violent accrochage a eu lieu jeudi matin, mais aucun bilan officiel n’a filtré à l’heure actuelle. Certaines informations évoquent la mort de 12 terroristes dont des émirs d’AQMI. L'agence Reuters indiquait samedi que l'armée algérienne a tué dix rebelles islamistes lors d'une opération dans l'est de la Kabylie, bastion d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI ), citant une source de sécurité non identifiée.

« L'opération est toujours en cours et dix terroristes ont été tués » a dit cette source anonyme à Reuters. La source, ajoute l'agence,n'a pas confirmé des informations de la presse étrangère selon lesquelles le plus haut dirigeant d'AQMI aurait été tué en Algérie. Des rumeurs faisaient état vendredi que la mort d'Abdelmalek Droukdel, chef d'AQMI, lors de cette opération. Certaines sources policières affirment que le cadavre de ce dernier aurait été identifié parmi les terroristes abattus, mais aucune source officielle ne s'est exprimée pour confirmer ou infirmer le flot d'informations, de rumeurs et de contre rumeurs distillées autour de cette opération.

Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dirigée depuis 2005 par Abdelmalek Droukdel alias Abou Mosaâb Abdel Woudoud, a fait des maquis qui s’étendent de Boumerdès jusqu’à Béjaia en passant par Tizou Ouzou son quartier général. Selon diverses estimations, AQMI disposerait entre 400 et 800 éléments. Donné plusieurs fois mort, Abdelmalek Droukdel à chaque fois réussi à échapper aux services de sécurité et à se maintenir à la tête d'AQMI.

En dépit d'importants moyens matériels et humains déployés depuis des années dans cette région du pays, montagneuse et très boisée, les autorités algériennes n'ont pas réussi à venir à bout de ces groupes terroristes alors que d'autres régions d'Algérie ont été pacifiées.

Slimane Khalfa et Tayeb Belmadi

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