lundi 28 mars 2011

Hosni Moubarak et ses proches en résidence surveillée


L'ancien président égyptien Hosni Moubarak et sa proche famille sont en résidence surveillée en Egypte, a affirmé, lundi 28 mars, l'armée égyptienne. Les autorités égyptiennes ont annoncé ces dernières semaines que les Moubarak avaient interdiction de quitter le pays, et que leurs avoirs en Egypte étaient gelés.
Démentant des informations, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), l'instance qui dirige le pays, a assuré que l'ancien président et ses proches "sont en résidence surveillée à l'intérieur de l'Egypte", sans mentionner d'endroit précis. "Les informations qui ont circulé sur son départ pour Tabouk (Arabie saoudite, NDLR) sont erronées", explique un communiqué, en référence à une rumeur persistante selon laquelle il serait parti en Arabie saoudite pour un traitement médical.

Les autorités ont indiqué à plusieurs reprises depuis la chute de l'ancien président qu'il était parti à Charm el-Cheikh, une station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge, où il dispose d'une résidence. Son épouse, Suzanne, leurs deux fils Alaa et Gamal ainsi que les épouses de ces derniers sont supposés être avec lui, mais aucun d'entre eux ne s'est exprimé ni montré en public depuis la chute du raïs, lui aussi invisible.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES EN SEPTEMBRE

Les premières élections législatives depuis la chute de Hosni Moubarak se tiendront elles en septembre, a également annoncé le général Mamdouh Chahine, membre du CSFA. La date de l'élection présidentielle en revanche "n'est pas définie. Nous devons tenir les législatives et quand cela sera fait nous annoncerons la présidentielle", a-t-il déclaré.

Le CSFA assure la direction du pays depuis la démission, le 11 février dernier, du président Moubarak sous la pression de la rue. Après son départ, l'armée avait donné un calendrier indicatif de six mois pour organiser des législatives et une présidentielle en vue d'un retour à un pouvoir civil. Ce délai avait toutefois été jugé par de nombreuses personnalités comme trop court pour assurer une véritable transition démocratique.

Les dernières élections législatives se sont tenues en novembre et décembre 2010. Elles s'étaient traduites par une victoire écrasante du parti de M. Moubarak, mais les plus importants mouvements d'opposition s'en étaient retirés, dénonçant une fraude massive. Le Parlement a été dissous dans la foulée du départ de M. Moubarak.

LEVÉE DE L'ÉTAT D'URGENCE EN VUE

En vue des élections, l'armée a promulgué, lundi, une version amendée de la loi sur les partis. La nouvelle législation remplace la Commission des partis – dominée par l'ancienne formation au pouvoir, le Parti national démocrate (PND) –, qui n'approuvait que rarement la formation d'un nouveau parti, par un groupe de juges.

L'interdiction des partis "fondés sur la religion" est toutefois maintenue. Elle ne devrait pas empêcher les Frères musulmans de former le leur, comme ils ont déclaré vouloir le faire. Ils devraient simplement s'abstenir de mentionner la religion dans ses statuts.

Le Conseil a enfin déclaré que les prochaines élections "ne se tiendraient pas sous l'état d'urgence", laissant entendre que ce dispositif maintenu tout au long de la présidence de M. Moubarak serait levé d'ici septembre. La loi sur l'état d'urgence a été décrétée après l'assassinat du président Anouar al-Sadate, en 1981, par des islamistes, et constamment reconduit par son successeur.

Cette législation donne notamment des pouvoirs élargis à la police en matière d'arrestation et de détention, et permet le renvoi devant des tribunaux d'exception. Elle est régulièrement critiquée par les défenseurs des droits de l'homme, l'opposition égyptienne et des capitales occidentales. La révision de la Constitution adoptée par référendum le 19 mars permet d'en limiter l'application à une période de six mois, et soumet son renouvellement à référendum.





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