mercredi 9 mars 2011

Égypte: Zahi Hawass démissionne

 
LE CAIRE, Égypte - L'archéologue égyptien en chef, le docteur Zahi Hawass, a prévenu vendredi que les troubles politiques qui secouent le pays laissent les sites archéologiques du pays à la merci des criminels, au moment où il annonçait sa décision de quitter son poste au sein du gouvernement.

Selon ce que rapportaient vendredi des quotidiens égyptiens, M. Hawass n'aurait pas l'intention de faire partie du gouvernement mis sur pied par le nouveau premier ministre Essam Sharaf.

M. Hawass a déclaré ne plus être en mesure de protéger adéquatement les sites archéologiques égyptiens, en raison — selon lui — de l'absence des forces policières et de la campagne de salissage dont il ferait l'objet au sein du ministère des Antiquités qu'il dirige.

Il a déclaré que les antiquités égyptiennes font face à une menace criminelle «grave». Il a ensuite demandé aux jeunes responsables du soulèvement qui a chassé Hosni Moubarak de voir à la protection des sites archéologiques.

«Depuis la démission de Moubarak, le pillage est en hausse partout au pays, et nos antiquités sont en péril face à des criminels qui veulent profiter de la situation», a écrit le docteur Hawass sur son site Web. Il énumère ensuite plus d'une vingtaine de sites archéologiques qui auraient été pillés par des voleurs depuis le départ de Moubarak.

Cette liste inclut un entrepôt utilisé par le Musée métropolitain d'art de New York, des tombes égyptiennes anciennes et des sites islamiques s'étirant du Caire jusqu'à Assouan, dans le sud du pays.

La situation sécuritaire s'est gravement détériorée en Égypte depuis que le régime Moubarak a été renversé. Seulement 50 pour cent des policiers auraient repris le travail, des centaines d'officiers songeraient à démissionner et l'armée ne suffit pas à la tâche. Les criminels, dont des milliers de détenus qui se sont évadés de prison à la faveur des troubles, opèrent en toute impunité dans plusieurs régions.

«La situation est très difficile aujourd'hui et nous faisons de notre mieux pour que la police et l'armée protègent complètement l'héritage culturel du pays», ajoute le docteur Hawass sur son site Web.

M. Hawass est, depuis plus de dix ans, le visage public de l'archéologie égyptienne. Mais plusieurs étudiants en archéologie ont profité du soulèvement populaire pour exprimer leur mécontentement à son endroit, l'accusant de corruption et lui reprochant un amour présumé de la gloire. On lui reproche aussi ses liens trop étroits avec le régime Moubarak.

Le Musée métropolitain d'art s'est lui aussi inquiété du pillage.


«Le Met et toute la communauté des musées du monde se préoccupent de plus en plus de ce qui semblent être des problèmes de sécurité graves et continus sur les sites historiques et archéologiques d'Égypte, a dit par voie de communiqué jeudi le directeur du musée, Thomas P. Campbell. Le monde ne peut pas permettre passivement que soit mis en péril l'héritage culturel d'une des civilisations les plus anciennes, les plus fabuleuses et les plus inspirantes de la planète. Nous nous faisons l'écho de la voix de tous les citoyens préoccupés du monde en implorant les nouvelles autorités égyptiennes (...) de protéger leur précieuse histoire. Des gestes doivent être posés immédiatement.» 
 
 
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