lundi 2 mai 2011

Emballement médiatique autour d’une fausse image du cadavre de Ben Laden

La course effrénée aux images pour prouver le décès d'Oussama Ben Laden a conduit des rédactions du monde entier à diffuser un grossier montage vieux de plusieurs mois.


Annoncée cette nuit par la Maison Blanche, la mort d’Oussama Ben Laden a plongé les rédactions du monde entier dans la plus grande confusion ce lundi matin. Le chef d’Al-Qaïda a été tué dans la nuit de dimanche à lundi au Pakistan et les rédactions cherchent des preuves du décès de l’homme le plus recherché au monde.

Cette course effrénée a conduit de nombreux médias à diffuser à l’unisson un grossier photomontage. La première chaîne à émettre cette image est la télévision pakistanaise Géo TV, qui la présente comme "exclusive". Il s’agirait du visage d’Oussama Ben Laden, dont le décès vient d’être annoncé par les autorités américaines. La photo est diffusée sur un site de partage d’images et parvient rapidement aux autres rédactions.

Se fiant à la chaîne d’information pakistanaise, plusieurs médias emboîtent le pas.


Le journaliste Shaheryar Mirza a pris en photo sa télévision qui diffuse cette image sanguinolente et la publie sur son fil Twitter.

Un photomontage datant de près de six mois

L’image existe pourtant depuis plusieurs mois. La première trace numérique de cette photographie remonte au 6 novembre 2010. Le soldat américain à la retraite Gordon Duff publie ce qu’il présente comme le visage tuméfié du chef d’Al-Qaïda dans un billet intitulé "Des années de mensonge : les États-Unis acceptent ouvertement que Ben Laden soit mort depuis longtemps". L’image ressurgit ensuite de blogs en tweets. En France, le blogueur Serge Adam reprend le billet du vétéran américain le 13 avril 2011.


L’image apparaît cependant rapidement comme un montage. La partie supérieure est celle d’un véritable cadavre. La partie inférieure, notent des confrères du site américain MSNBC, est la version inversée de la barbe d’Oussama Ben Laden extraite d’une photographie Reuters du 11 fevrier 2001.





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