dimanche 17 avril 2011

Egypte: un ex-Premier ministre va être jugé pour corruption


LE CAIRE - L'ex-Premier ministre égyptien Ahmad Nazif ainsi que les anciens ministres de l'Intérieur Habib el-Adli et des Finances Youssef Boutros Ghali vont être jugés pour corruption, a indiqué dimanche à l'AFP une source judiciaire.

Ils sont accusés de profits illicites et de détournement de fonds publics pour un montant de 92 millions de livres égyptiennes (environ 15,5 millions de dollars) dans le cadre de l'achat de nouvelles plaques minéralogiques à une compagnie allemande.

Ils auraient procédé à l'importation de ces plaques sans avoir lancé d'appel d'offres et les auraient achetées à un prix supérieur à celui du marché.

L'homme d'affaires allemand, propriétaire de la compagnie qui a vendu les plaques minéralogiques à l'Egypte, est également visé par les poursuites.

Mais lui et M. Boutros Ghali seront jugés par contumace car ils ne se trouvent pas en Egypte.

M. Nazif, qui avait été limogé dans les premiers jours de la révolte populaire contre Hosni Moubarak qui avait débuté fin janvier, avait été placé en détention provisoire il y a une semaine.

Proche de Gamal Moubarak, fils cadet de l'ancien président, Ahmad Nazif a été l'artisan d'une politique résolue de libéralisation de l'économie égyptienne.

Cette politique a permis au pays d'amorcer un décollage économique remarqué au cours des dernières années, mais s'est aussi faite aux prix d'une aggravation des inégalités et de nombreuses accusations de corruption qui ont largement alimenté la révolte de janvier-février.

M. el-Adli est déjà jugé pour une autre affaire de corruption et doit également comparaître sous l'accusation d'avoir ordonné des tirs contre des manifestants durant la révolte.

Quelque 800 personnes ont été tuées et plusieurs milliers blessées pendant le soulèvement populaire qui a abouti à la démission du président Hosni Moubarak le 11 février.

De nombreux ministres et hommes d'affaires ont depuis été placés en détention et vont être jugés pour corruption.

Le président déchu lui-même et ses deux fils ont été placés mercredi en détention provisoire pour 15 jours dans le cadre de l'enquête sur la répression de la révolte, qui porte également sur des accusations de corruption.

Gamal et Alaa Moubarak ont été incarcérés au sud du Caire, tandis que leur père était placé en état d'arrestation à Charm el-Cheikh, où il réside depuis sa chute le 11 février.

L'ancien président se trouve à l'hôpital de cette station de la mer Rouge, où il a été admis mardi dernier en raison d'un malaise cardiaque. La justice égyptienne a ordonné son transfert vers un hôpital militaire puis vers une prison dès que son état de santé le permettra.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire