samedi 9 avril 2011

Egypte: au moins 2 morts et 18 manifestants blessés place Tahrir


Deux mois après la chute du président Hosni Moubarak, des dizaines de milliers d'Egyptiens ont manifesté vendredi pour demander son jugement, critiquant également la haute hiérarchie militaire qui dirige le pays. Bravant des consignes de leurs supérieurs de ne pas manifester en uniforme, sept lieutenants avaient pris la parole sur une tribune pour réclamer «le jugement des corrompus» et une épuration de l'armée.

Dans la nuit, deux personnes ont été tuées et au moins 18 blessées lorsque la police militaire a tenté de disperser des manifestants sur la place Tahrir, ont affirmé des sources médicales. Ces sources n'ont pas pu préciser si les blessures avaient été causées par balles et les décès n'ont pas encore pu être confirmés de source officielle. S'ils l'étaient, il s'agirait des premiers depuis la chute du président Hosni Moubarak, le 11 février dernier.

La police militaire a tiré en l'air à l'arme automatique samedi à l'aube pour disperser quelques centaines de manifestants qui se trouvaient encore sur l'emblématique place Tahrir où ils ont mis le feu à un bus militaire et à un camion civil sur la place. Ils réclament le départ du chef de l'armée, le maréchal Hussein Tantaoui, selon un journaliste de l'AFP.

La police militaire a déployé des barbelés aux abords du rassemblement, alors que le sol était couvert de pierres, témoignant de violents affrontements. Certains manifestants étaient armés de gourdins, et des traces de sang étaient visibles par endroits.

Des manifestants ont affirmé vouloir rester sur la place tant que le maréchal Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) serait en place. Ce Conseil est dépositaire du pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak le 11 février. Le maréchal Tantaoui, 75 ans, a été pendant 20 ans ministre de la Défense du président déchu.

Les jours précédents, plusieurs vidéos étaient apparues sur le site internet Youtube, dans lesquelles des personnes se présentant comme d'anciens officiers accusaient le Conseil suprême des forces armées, à qui Moubarak a remis le pouvoir en démissionnant, de trahir les idéaux de la révolte populaire.

 


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