samedi 27 novembre 2010

Les prostituées de l’impasse Abdallah Guech : la "fierté" de Tunis


Voici une facette de la Tunisie, qui salit l'image de ce pays dans le monde Arabo-Musulman, cet article est directement tiré de la presse participative des Observateurs de France 24 ... Incroyable mais vrai !

Seifeddine DEPASSE



Tapie dans les ruelles de la médina de Tunis, à quelques centaines de mètres de la mosquée Zitouna, la plus vieille de la capitale, l’impasse Abdallah Guech est un lieu de prostitution officiel en plein cœur de la ville. Une rareté dans un pays arabe.

Autrefois lieu d’initiation pour beaucoup de jeunes, à l’époque où la sexualité était moins libre, et sujet de prédilection fantasmé pour le cinéma, cette rue est aujourd’hui majoritairement fréquentée par les moins fortunés.
À Abdallah Guech, la prostitution est légale et les travailleuses du sexe suivies par les services médicaux.
De nombreux groupes Facebook parlent de cette ruelle. Certains en font l’éloge, tandis que d’autres demandent à ce qu’elle soit déplacée.

"Les médias du Golfe critiquent cette rue, mais pour moi c’est une fierté"

Zizirider, 40 ans, bloggeur à Tunis.

Je connais la rue Abdallah Guech depuis toujours, car ma famille habite la même médina. Je passais devant sur le chemin du lycée Carnot [actuel lycée Bourguiba] et les flics nous éloignaient parce que nous étions trop jeunes.
La ruelle Abdallah Guech est très étroite. À la différence de Bruxelles ou d’Amsterdam, ce passage est caché : il n’y a ni vitrines, ni néons. Il y a un peu plus de monde que dans les rues adjacentes, principalement des hommes, mais à part cela, c’est un endroit discret. Il y a le long de la rue des petits box de 2-3 mètres environ et par l’entrebâillement de la porte on peut voir les prostituées qui attendent les clients, assises sur une chaise, assez déshabillées.


 "Abdallah Guech", qu’on appelle la "maison", est là depuis au moins un siècle. Elle fait partie de ces bordels "indigènes" qui ont connu leur âge d'or sous protectorat français. À l’époque, elle était fréquentée surtout par les Tunisiens, qu’ils soient juifs ou musulmans. Les Français et les Européens fréquentaient un bordel plus luxueux appelé "la grande maison" et qui se situait dans un superbe immeuble de l’actuelle rue de Paris.


"Les cartes d’identité des prostituées mentionnent qu’elles sont des ‘employées du ministère de l’Intérieur’"



Les "filles" sont pour la plupart d’un certain d’âge, disons 40 ans, et même plus. On trouve rarement des jeunes. Elles viennent souvent de milieux défavorisés. Elles sont connues des services municipaux, elles ont régulièrement des visites médicales et le plus amusant, c’est que leurs cartes d’identité mentionnent qu’elles sont des ‘employées du ministère de l’Intérieur’. C’est pour éviter qu’elles soient embêtées et leur faciliter les démarches administratives. On dit qu’en échange, elles servent parfois d’indic à la police.
Ces femmes payent des impôts. Ce système est unique dans les pays arabes. Moi qui voyage beaucoup je peux vous dire que ni l’Algérie ni le Maroc, encore moins la Libye, ne connaissent cela.
Certaines chaînes satellitaires du Golfe critiquent très sévèrement la Tunisie à cause de cette ruelle. Il y a notamment un "barbu" qui accuse le pays d’être débauché parce qu’il autorise la prostitution, mais interdit la polygamie. Pourtant, selon moi, la Tunisie peut être fière de protéger ainsi les prostituées.

 Avant, cette ruelle était le lieu des premières expériences, car il y avait une plus grande frustration sexuelle et la société était plus conservatrice. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins jeune et plus pauvre. La passe est à 20 dinars [11 euros]. Il y a beaucoup d’Algériens aussi : c’est à côté de la porte de France (Bab Bhar), là où s’arrêtent les taxis et les "louages" venus d’Algérie.
La clientèle plus fortunée passe par d’autres réseaux, car il y a aussi une prostitution clandestine. Il existe des prostituées qui racolent dans les lieux fréquentés par les riches, mais ce n’est pas comme à Paris, sur le périphérique ou au Bois de Boulogne, c’est très discret.
Pour arriver dans cette impasse il faut passer par la rue Zarkoun. C’était la rue des antiquaires, qui abritait la bibliothèque nationale et le premier conservatoire de musique, mais depuis les années 80 c’est devenu un lieu mal fréquenté. Or les mères de nombreux voyous de cette rue sont d’anciennes prostituées d’Abdallah Guech."

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