vendredi 1 juillet 2011

Egypte: "La révolution de la deuxième colère"

Les manifestants ne résistent pas à l'envoie de grenades lacrymogène, ce mercredi 29 juin 2011.Réunis devant le ministère de l'Intérieur,ils ont été repoussé par les forces de sécurité

 

Des heurts violents ont éclaté cette semaine entre des forces de sécurité et des manifestants au Caire. Les méthodes de répression rappellent celles utilisées par le régime passé.


Dans la nuit de mardi à mercredi ont éclaté des heurts dans le quartier d'Agouza, près du théâtre, où s'étaient réunies de nombreuses familles de victimes de la révolution du 25 janvier. Dès la tombée de la nuit, des groupes rejoignent la place Tahrir, épicentre de la révolution égyptienne. Les émeutes reprennent sur la place, avec une violence qu'on croyait révolue en Egypte. A l'origine de ce regain de violence et de colère, des heurts entre des policiers et des familles de victimes, réunis au théâtre d'Agouza pour réclamer le jugement des responsables de la répression.  

Les jugements tardent et exaspèrent de nombreux parents de martyrs, morts pour la liberté et la chute du système, plus de quatre mois après le départ d'Hosni Moubarak. La famille de Khaled Saïd a appris ce jeudi par la cour de justice d'Alexandrie, le report du procès des deux policiers incriminés dans la mort de celui qui était devenu le symbole de la violence du régime. Une décision qui conforte l'idée répandue que le régime passé est toujours là.  

Témoignage

Une jeune Egyptienne, témoin de cette explosion de violence, raconte... "Il est environ 18 heures. J'étais au sit-in des familles de victimes organisées à Maspero. Je trouvais l'endroit inhabituellement vide. J'ai appris qu'un groupe s'était rendu à une marche commémorative à Agouza. Je n'étais pas en mesure de déterminer qui avait organisé cette célébration et pourquoi des familles avaient décidé de quitter le sit-in pour se rendre à Agouza. A leur retour d'Agouza, un groupe a montré les images de la répression et raconté la violence des affrontements avec les forces de sécurité."   

Déclenchés par le refus des policiers de laisser entrer les personnes soutenant les familles des martyrs, les affrontements s'enveniment rapidement et gagnent en violence minute après minute. "Immédiatement la police est arrivée et a commencé à tirer des grenades lacrymogènes et à utiliser des Tasers contre les manifestants."  
 
Rendez-vous le 8 juillet

Depuis, les appels à manifester le 8 juillet ne cessent de circuler sur Facebook et dans les quotidiens égyptiens comme Masry al-Yioum et al-Chorouk(en arabe), qui titre sur "la révolution de la deuxième colère". Nombres de jeunes partis et de militants demandent aux Egyptiens de descendre place Tahrir et menacent de rester jusqu'à la démission du Premier ministre Issam Charaf et de son gouvernement chargée des affaires courantes. Le jugement public des symboles du régime passé, impliqués dans la mort de manifestants, figurent parmi les premières conditions des chabab (jeunes) de la place Tahrir.   

"Nous annonçons le début des manifestations ouvert jusqu'à la réalisation de l'ensemble des demandes de la révolution." Au regard de la violence utilisée contre les manifestants et les familles de martyr ce mardi, "la révolution n'a pas réussi et les droits restent pillés", conclut un militant dans le quotidien Masry al-Yioum.   

Répression digne du régime passé 

Ce regain de violence a aussi montré que les méthodes de répression ne changent pas, malgré la révolution. Mardi soir, le ministère de la Santé évoquait déjà plus de 1400 blessés au cours des affrontements. Les manifestants, interrogées par la chaîne Al-Jazeera ne comprennent pas que les armes associées au régime policier d'Hosni Moubarak soient à nouveau utilisées contre les manifestants.   

Le rendez-vous des législatives est encore loin pour de nombreux militants qui attendent des changements rapides au sein de la direction du pays, qui n'a rien de révolutionnaire.  




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