Les manifestations contre le régime se poursuivent et restent réprimées dans la violence, alors que la communauté internationale appelle au calme.
Si les manifestations réprimées se poursuivent, le peuple syrien n’a pour autant pas encore opté pour l’exemple à suivre. Modèle égypto-tunisien, libyen ou yéménite ? Ce qui est certain, c’est que la révolution a démarré d’une façon sans doute irréversible.
Depuis le 15 mars, la Syrie est en proie à un mouvement de contestation du pouvoir en place. Depuis vendredi dernier, des manifestations violentes ont fait une trentaine de morts, en particulier à Deraa et Banias, malgré les promesses de réformes du régime de Bachar Al-Assad. « La ville a été assiégée par plus de 30 chars, avec des arrestations dans la nuit », a affirmé Anas Al-Shouhri, un des chefs de file des manifestants à Banias, une ville à 280 km au nord-ouest de Damas, où se trouve l’une des deux raffineries de pétrole du pays.
Un groupe d’étudiants qui a observé lundi un sit-in à l’université de Damas en signe de solidarité avec les victimes de l’intervention des forces de l’ordre à Banias, a aussi lancé un appel : « La révolution syrienne contre Bachar Al-Assad 2011 ». Car « nous n’allons pas nous arrêter, ni revenir en arrière. Notre cause est claire, c’est une révolution du peuple et pour le peuple et ses revendications sont légitimes. Notre voie est pacifique et l’objectif c’est la liberté », déclarent ses organisateurs. En ajoutant que le mardi 12 avril a marqué la journée de la loyauté envers les martyrs, blessés et prisonniers, qui sont les héros de la révolution de la jeunesse libre.
Le bilan de la répression en Syrie s’élève à au moins 200 morts depuis le début du mouvement de contestation. « Le soulèvement en Syrie pleure 200 martyrs, des centaines de blessés et un nombre équivalent d’arrestations », affirme le principal comité syrien de défense des droits de l’homme. « Nous vous demandons d’imposer des sanctions politiques, diplomatiques et économiques au régime syrien », écrit le comité dans une lettre adressée lundi au secrétaire général de la Ligue arabe.
Les communautés internationale et arabe se sont mises d’accords pour appeler à la non-violence des autorités. La France a ainsi exhorté Damas a renoncer immédiatement a l’usage de la force contre les manifestants. Le gouvernement allemand a de même condamné les violences commises par les forces de sécurité contre des manifestants en Syrie, qu’il a jugées « révoltantes » et « consternantes ».
A Londres, les ministres britannique et italien des Affaires étrangères, William Hague et Franco Frattini, ont jugé la situation en Syrie profondément préoccupante, et la violence contre les manifestants « inacceptable ». Alors que le roi Abdallah II de Jordanie, qui est dans une situation un peu comparable, a envoyé un message au président Assad pour réaffirmer l’attachement de son pays à établir les meilleures relations avec Damas.
Le Front National Progressiste (FNP, coalition de partis dirigés par le parti Baass) a affirmé que le pays était confronté à des défis dangereux en raison des complots et des pressions extérieures. « Pour pouvoir réaliser des réformes politiques, économiques et démocratiques, le calme et la stabilité doivent régner dans la société », a ajouté le FNP.
Inès Eissa
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