L'armée égyptienne, qui assure la transition politique depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février, a promis d'utiliser tous les moyens pour réprimer les "groupes déviants" qui menacent la sécurité et la stabilité de l'Egypte.
Cette annonce intervient alors que se multiplient les critiques dénonçant la lenteur des militaires à traiter les menaces incarnées par les islamistes, les pillards et les membres de l'ancien régime.
Les attaques visant les commissariats de police, les hôpitaux ou les lieux de culte se sont multipliées depuis le départ de Moubarak, chassé par la contestation populaire.
Le conseil militaire a été contraint de gérer une situation potentiellement explosive lors d'affrontements entre musulmans et coptes à Imbada, un faubourg du Caire, la semaine passée.
Ces violences, qui ont fait 12 morts et plus de 230 blessés, ont été perçues comme une résurgence des islamistes conservateurs, les salafistes, et des anciens alliés de Moubarak.
Dans un communiqué, le Conseil suprême des forces armées estime que les difficultés économiques et les problèmes de sécurité que connaît l'Egypte sont orchestrés par des ennemis "à l'intérieur et à l'extérieur du pays".
Le conseil "avertit les groupes déviants qu'il utilisera toutes ses ressources pour combattre et éradiquer totalement ce phénomène dès que possible".
Le texte ajoute que des sanctions sévères sont à l'étude, y compris l'application de la peine capitale pour la première fois depuis la révolution de février.
L'armée a également annoncé la révision des procédures judiciaires ouvertes ces derniers mois à l'encontre de jeunes manifestants et la libération de certains d'entre eux.
Cette annonce répond aux demandes formulées par certains militants anti-corruption qui ont organisé des sit-in en mars et avril pour exiger que Moubarak et des responsables de l'ancien régime soient poursuivis en justice.
Les manifestants accusaient l'armée d'avoir arrêté des militants anti-corruption en mars et avril qui avaient bravé le couvre-feu militaire pour camper sur la place Tahrir, au Caire, épicentre des manifestations qui ont chassé Moubarak du pouvoir.
"Le Conseil suprême des forces armées va revoir les procédures judicaires ouvertes contre les jeunes de la révolution, notamment ceux qui ont été arrêtés en mars et avril", a indiqué le conseil dans un communiqué publié sur Facebook. "Tous les jeunes intègres se réclamant de la révolution seront immédiatement libérés", ajoute-t-il.
L'armée, qui a bénéficié d'un large soutien populaire après la chute de Moubarak, a été critiquée par la suite pour avoir arrêté des manifestants tout en tardant à engager des poursuites contre l'ancien chef de l'Etat.
Moubarak a été placé en détention en avril mais reste hospitalisé à Charm el Cheikh, au bord de la mer Rouge.
Yasmine Saleh
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