Egypte: les pro-Moubarak accusés du drame
Les Frères musulmans ont accusé les partisans du président déchu, Hosni Moubarak, d'être responsables des violences en Egypte mercredi soir. "Les événements de Port-Saïd ont été planifiés et sont un message des partisans de l'ancien régime", a affirmé le député Essam al-Erian dans un communiqué publié sur le site internet du Parti de la liberté et de la justice (PLJ).
Les Frères musulmans ont accusé les partisans du président déchu Hosni Moubarak d'être responsables des violences qui ont fait au moins 73 morts et des centaines de blessés mercredi soir au stade de Port-Saïd (nord). "Les événements de Port-Saïd ont été planifiés et sont un message des partisans de l'ancien régime", a affirmé le député Essam al-Erian dans un communiqué publié sur le site internet du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique de la confrérie.
"Où est la sécurité? Où est le gouvernement?"
Selon les témoins, des banderoles insultantes avaient été déployées par cette dernière durant la seconde partie du match. Sur France Inter ce jeudi, Claude Guibal, ancienne correspondante de la radio au Caire, a expliqué que ce n'était cependant pas une nouveauté. Une enquête a été ouverte. Elle attire l'attention sur la tension qui domine l'Egypte actuellement, où le peuple demande le départ des militaires au pouvoir. Interrogé par téléphone en direct à la télévision, Albadri Farghali, représentant de Port-Saïd au Parlement, a hurlé son mécontentement: "Le chef du régime est tombé mais tous ses hommes sont toujours en place. Où est la sécurité ? Où est le gouvernement?". Les personnes présentes ont remarqué le peu de forces de police présentes autour du stade et leur manque de réactivité.
Une vengeance contre les Ultras égyptiens?
Des doutes sur l'origine de l'affrontement ont en effet été rapidement exprimés après le drame. Une manœuvre du gouvernement pour punir les supporters Ultras d'Al-Ahly a été dénoncée. Apolitiques mais traditionnellement anti-Moubarak, ils ont largement pris part à la révolution égyptienne. II y a tout juste un an, le 2 février, les partisans de Moubarak avaient pris d'assaut la place Tahrir à dos de dromadaires et de chevaux. Une riposte avait été menée par les Ultras. Dernièrement, ils avaient inscrit des graffitis hostiles au pouvoir sur les murs du Caire.
"Maintenir l'état d'urgence"
D'autres y voient une stratégie du gouvernement pour empêcher la levée de l'état d'urgence. Al Masry al-Youm, journal égyptien, relaye les doutes de Ziad El-Elaimy, responsable du Parti social-démocrate: "Ce qui vient de se passer n'est pas une coïncidence. Ce massacre et trois vols à main armée sont survenus un jour seulement après que le ministre de l'Intérieur est venu au Parlement pour tenter de nous convaincre de l'importance de maintenir l'état d'urgence". Al Masry al-Youm souligne que la télévision égyptienne a diffusé des images d'affrontements similaires survenus au même moment au stade du Caire entre l'équipe très populaire de Zamalek et celle d'Ismaïlia. A l'annonce du drame de Port-Saïd, Hassan Shehata, le coach de Zamalek, a décidé de ne pas continuer le match après la mi-temps. Pour manifester leur désaccord avec cet arrêt, certains supporters ont mis le feu au stade.
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