mardi 30 novembre 2010

Iraq ... ce que Wikileaks ne dit pas


Pour les Irakiens, le nouveau lot de carnets de route militaires US révélés confirme seulement leurs expériences vécues de la brutalité de l'occupation américano-britannique dans leur pays. Les violences et les abus, pour la plupart gratuits, commis par les troupes US étaient et restent, dans une moindre mesure, une expérience quotidienne pour les Irakiens. Cette culture de la violence et de l'abus va de pair avec une pratique militaire qui n'accorde pratiquement aucune valeur à la vie des Irakiens, y compris celle des civils.


Les documents révélés et rapportés montrent le faible intérêt bureaucratique pour la violence de l'occupation au quotidien. Sans aucun doute, les révélations montrent à quel point les forces d’occupation sont responsables d’une bonne partie (voir plus) des violences en Irak. En tant qu'auteurs de ces violences ou en tant que spectateurs des violences commises par les unités locales que l'occupation a entretenue et qu'elle continue à protéger, soutenir, entraîner et guider. Les atrocités nouvellement rapportées soulignent encore plus la responsabilité générale des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, ainsi que celle de leurs alliés politiques locaux, dans le climat de chaos et de violence résultant de l'invasion et de l'occupation de l’Irak. En témoignent la myriade d'échecs dans l'approvisionnement de sécurité de base, de services indispensables, de régénération économique, et d'un cadre constitutionnel et administratif permettant d'en finir avec la crise de la société irakienne.


Les abus rapportés dans ces révélations, en plus de tous les crimes US et britanniques déjà connus, doivent servir de rappel : les éléments de violence communautaire (par opposition au régime de répression et de terreur) expérimentés en Irak ces dernières années résultent de l'occupation elle-même.


L'occupation et la destruction de l'Etat a poussé les Irakiens à chercher la protection au sein de leurs communautés. Et les nouvelles institutions établies ont été essentiellement construites sur base d'identités sectaires et ethniques. Les carnets de bords montrent que les forces d'occupation, au lieu d'enquêter sur les abus, de chercher à en punir les auteurs et de protéger les citoyens, ont terrorisé la population irakienne et donné du pouvoir aux intégristes. L'occupation a acquiescé aux déplacements massifs de population, et procédé à la construction de murs de béton pour séparer les communautés, même sans approbation préalable du gouvernement irakien. L’occupation a de ce fait créé un environnement hostile à des forces politiques démocratiques et nationalistes. Ce sont là les racines du processus sectaire politique hésitant ainsi que le fond de la répression grandissante et du comportement violent des nouvelles forces de sécurité irakiennes qui opèrent aux côtés des troupes américaines.


Les escadrons de la mort
Ce que ces révélations n'ont pas encore dévoilé cependant, ce sont les détails des opérations des escadrons de la mort qui ont été responsables du meurtre de dizaines de milliers d'Irakiens. Des meurtres perpétrés simplement sur base d'identités communautaires et qui pèsent lourd dans l'issue politique et sociale actuelle du pays. Ces révélations ne montrent pas non plus l'identité de ces escadrons de la mort organisés. Wikileaks ne révèle pas non plus les liens avec les Forces spéciales US qui continuent d'opérer en Irak et qui, par le passé, ont été impliquées avec des escadrons de la mort ailleurs dans le monde.


Les activités des mercenaires, les soi-disant « contractuels de sécurité », ne figurent pas non plus jusqu'ici dans les rapports de ces révélations.


En d'autres termes, ces documents révélés ne peuvent pas montrer une image complète de la violence et de la manière avec laquelle elle a été utilisée à des fins politiques et économiques. Cependant ils fournissent un plus grand aperçu de la destruction mise en œuvre en Irak par l'occupation. Ils révèlent que les statistiques officielles et les comptes basés sur les données des médias concernant le nombre de victimes irakiennes, tels que l’Irak Body Count, ont sérieusement minimisés la véritable étendue des pertes humaines, et que les médias étrangers ont sérieusement sous-exposé l'étendue et la cruauté de la violence US et britannique à l'encontre des Irakiens.


Les révélations montrent la faible valeur accordée aux vies irakiennes dans cette soi-disant Operation Iraqi Freedom. Et beaucoup d'Irakiens feront la comparaison entre la destruction militaire injustifiée de vies irakiennes d’une part, et la récente décision du gouvernement irakien, dépendant des Etats-Unis, de dédommager pour un total de 400 millions de dollars une petite douzaine de citoyens américains qui ont souffert d'atteintes relativement mineures à leurs libertés sous l'ancien régime Saddam en 90 et 91.


Le gouvernement irakien de Nouri al-Maliki a protesté : les révélations de Wikileaks sont politiquement motivées et servent à embarrasser l'actuel premier ministre intérimaire lui-même, ainsi qu’à détruire ses chances de rester au poste. Si c'était le cas, l'opportunité aurait dû être saisie il y a quelques mois, avant que Maliki ait acquis de la force pour rester en place au moment où il a procédé à la mise en œuvre de contrats pétroliers qui sapent la souveraineté irakienne sur ses ressources, et au moment où il a développé un soutien régional et international pour sa candidature en accordant plus de concessions aux Etats-Unis et à leurs alliés locaux les plus proches.


Les révélations montrent très clairement qu'il y a très peu de surveillance judiciaire des nouvelles forces de sécurité irakiennes qui s'adonnent à la torture, aux mauvais traitements et aux meurtres. Bien que ceci ne soit pas vraiment une révélation pour les Irakiens qui subissent ces abus, cela met la lumière sur la question de l'indépendance, par opposition au contrôle politique des forces internes de sécurité. Cette question est une de celles qui perturbent la formation d'un nouveau gouvernement, alors que les élections ont eu lieu il y a plus de 7 mois.


Cependant, le problème principal en Irak reste que les Etats-Unis continuent de s'insinuer eux-mêmes dans les affaires irakiennes internes au travers d'accords iniques et par d'autres moyens. Personne ne peut faire confiance à l'indépendance politique des forces de sécurité alors même qu'il reste des milliers de troupes US dans ce pays qu'ils ont occupé et abusé.


Kamil MAHDI

Le Maroc condamné pour ses attaques sanglantes contre le Sahara Occidental !


Ses arguments battus en brèche par les appels du Parlement européen et de Human Rights Watch à une “enquête indépendante” sur les sanglants événements de Gdeim-Izik (dans le Sahara Occidental) contre les civils sahraouis, et affaibli sur la scène internationale, le Maroc montre des signes d’affolement, comme en témoignent ces accusations farfelues contre l’Algérie et le parti espagnol PP, désignés responsables de sa déroute diplomatique. 


Acculé dans ses derniers retranchements par le coup de massue qu’a constitué la résolution du Parlement européen condamnant l’usage disproportionné de la force contre les civils sahraouis le 8 novembre dernier à Gdeim-Izik, près de El-Ayoune, et appelant à une “enquête indépendante” des Nations unies sur ces violents événements, le Maroc a vu sa position s’affaiblir davantage avec la condamnation des ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch et Amnesty International, des violations des droits de l’homme au Sahara occidental appuyant également l’appel à faire la lumière sur le sujet. Il faut croire que Rabat a été ébranlé par la résolution des eurodéputés, qui vient chambouler toute sa stratégie en la matière, elle qui comptait énormément sur le silence complice du Vieux Continent pour imposer aux Sahraouis ses thèses colonialistes. Connaissant bien le poids de cette institution européenne sur les scènes continentale et mondiale, le Makhzen a compris sa douleur, parce que les conséquences seront désastreuses sur sa politique étrangère, particulièrement le dossier du Sahara occidental.

En effet, il pourrait en avoir un aperçu dès le mois prochain à l’occasion des nouvelles discussions sur l’accord d’association Maroc-Union européenne, à l’ordre du jour duquel figure la question du Sahara occidental, selon un membre de la Commission européenne. Dans le même ordre d’idées, l’eurodéputé Luigi de Magistris, du parti Italie des valeurs (IDV), qui est l'un des auteurs de la résolution du Parlement européen condamnant le Maroc, a affirmé qu’après le vote, “nous continuerons à suivre de près la conduite des parties (au conflit)”, avertissant que cela “pourrait affecter la reconduite de l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc, en mars 2011”.


  
Ainsi, les risques sont importants pour Rabat, qui redoute que ses privilèges soient remis en cause. Il n’en demeure pas moins que le royaume alaouite s’entête à faire diversion en refusant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Tayeb El Fassi, que les Nations unies mènent une enquête sur les événements de violence de El-Ayoune, et que la minurso jouisse de prérogatives en ce qui concerne les droits de l’homme. Sans surprise aucune, le chef de la diplomatie marocaine a trouvé le bouc émissaire idéal en affirmant que “cette question fait les affaires de nos adversaires, le Polisario et l’Algérie”.

Fidèle à ses pratiques, qui consistent qu’à chaque fois que le Maroc est condamné sur la scène internationale, le Makhzen désigne l’Algérie comme responsable de ses malheurs et la jette à la vindicte populaire marocaine, comme ce fut le cas dimanche lors de la manifestation “spontanée”, où le parti politique espagnol PP a eu aussi droit à des critiques acerbes. Il est accusé d’avoir “intensifié, ces dernières semaines, ses actions hostiles au royaume”, et cherché à instrumentaliser “cette affaire à des fins électoralistes et politiciennes”.

Voilà des pratiques habituelles, qui ressortent à chaque fois que le Maroc est en mauvaise posture sur la scène internationale dans le dossier du Sahara occidental. Mais, cette fois-ci, l’addition risque d’être salée pour Rabat, dont le tort toujours cette fois-ci est d’avoir affaire à des institutions, le Parlement européen et les ONG de défense des droits de l’Homme (Amnesty international et Human Rights Watch), qui ne badinent pas avec la légalité internationale. 


Seifeddine DEPASSE
Sources : AFP, Amnesty international et Human Rights Watch

lundi 29 novembre 2010

Inde: le copilote ajuste son siège et fait chuter l'avion de 2000 mètres


Un copilote d'Air India Express a fait plonger de 2000 mètres un avion avec 113 passagers à bord en poussant par mégarde le manche de l'appareil alors qu'il tentait d'ajuster son siège, selon un rapport lundi de la direction générale de l'aviation civile en Inde.

Le copilote a alors complètement perdu ses moyens au point de n'être pas capable de laisser entrer dans le cockpit le pilote, parti aux toilettes pendant l'incident, alors que l'appareil poursuivait sa descente en piqué.

Le pilote n'a réussi à sauver le Boeing 737, qui se rendait de Dubaï à la ville indienne de Pune (sud), qu'après avoir utilisé un code d'urgence pour ouvrir la porte du cockpit et reprendre le contrôle de la situation.

Le copilote, 25 ans, a déclaré aux enquêteurs de la direction générale de l'aviation civile (DGCA), que sa panique l'avait paralysé, l'empêchant "d'ouvrir la porte du cockpit et de répondre à l'appel des membres d'équipage".

"Qu'es-tu en train de faire ? ", a vociféré le pilote, 39 ans, en réussissant à pénétrer dans le cockpit, alors que les hôtesses ordonnaient aux passagers terrifiés d'attacher leur ceinture.

Après cet incident qui s'est produit le 26 mai dernier, le pilote a tenté de calmer les passagers en leur expliquant que l'avion avait été victime d'un trou d'air. Selon le rapport de la DGCA, le copilote maladroit ne s'était pas attaché à son siège et n'avait "probablement aucune idée de la façon de gérer ce genre d'urgence".

 Agence Belga



Ce qu’il faut savoir sur le "cablegate" provoqué par WikiLeaks

 
WikiLeaks a transmis plus de 250 000 télégrammes diplomatiques américains à plusieurs journaux, dont des archives qui remontent parfois jusqu'aux années 1960. Petit aperçu des clés qui permettent de comprendre l’ampleur de cette fuite
 
Combien de documents sont concernés par cette fuite ?
 
251 287 documents [ou "cables", en anglais, ndlr]. Ces pièces ont été envoyées depuis plus de 250 ambassades et consulats des Etats-Unis dans le monde. Elles sont divisées en six catégories : secrets à ne pas montrer à des non-Américains, secrets, confidentiels à ne pas montrer à des non-Américains, confidentiels, non-classés à usage officiel et non-classés. Ces archives ne contiennent pas de télégrammes "top secret".
 
Quelle est l’importance de cette fuite ?
 
Les États-Unis ont durement condamné la publication de ces documents. Elle serait "irresponsable et dangereuse" faisant "courir des risques à nos diplomates, aux membres de la communauté du renseignement, et aux gens du monde entier qui font appel aux Etats-Unis pour les aider". De par l’absence des télégrammes "top secret", les aspects les plus controversés de la diplomatie américaine n’apparaissent pas dans ces révélations. Néanmoins, sur le site français de "data journalisme" Owni.fr, Jean-Dominique Merchet, ancien spécialiste des questions de Défense à Libération et directeur adjoint de la rédaction de Marianne, estime que "les diplomates du monde entier vont être réticents à partager des informations avec le pays, redoutant de les voir sur Internet dans les six mois qui suivent. Une chose est sûre : WikiLeaks affaiblit les États-Unis politiquement".
 
Quelle est la période couverte par ces documents ?
 
Le plus vieux télégramme provient d’Argentine. Il a été transmis en 1966, l’année du début de la dictature de Juan Carlos Ongania. Mais 90% des documents ont été envoyés entre 2004 et novembre 2010. 50 000 l’ont été alors que Barack Obama était déjà président des États-Unis.
 
D’où proviennent ces documents ?
 
Ils sont tous issus de SPIRNet (Secret Internet Protocol Router Network), le principal réseau informatique utilisé par le Département de la Défense des Etats-Unis pour transmettre des documents classés. Seuls les dossiers classifiés "top secret" ne sont pas présents sur SPIRNet et transitent sur un autre réseau dont l’accès est plus restreint. Pour pouvoir utiliser SPIRNet, il faut détenir un accès de niveau "secret" qu’environ 2,5 millions d’Américains possèdent.
 
Pourquoi tous les télégrammes ne sont-ils pas téléchargeables ?
 
Pour la première fois, WikiLeaks a décidé de ne pas publier directement sur son site tous les documents, mais de remettre d’abord cette somme d’informations à cinq journaux : Le Monde (France), El Pais (Espagne), Der Spiegel (Allemagne), le New York Times (États-Unis), The Guardian (Royaume-Uni). Ces médias publieront ces télégrammes au fur et à mesure qu’ils seront traités par les rédactions. Les documents sont expurgés des noms des personnes qui pourraient être mises en danger par ces révélations.
 
Quels sont les pays les plus concernés par ces fuites ?
 
La plupart des télégrammes proviennent de Washington (8017). Ankara, en Turquie, est la deuxième ville au monde d’où sont issus ces documents (7918). On trouve ensuite Bagdad (6677) et Tokyo (5697). Pour l’Europe occidentale, c’est Paris qui détient le record de télégrammes envoyés (3775). Le nombre de documents en provenance de la Chine est étonnamment faible (3297) malgré les relations tendues qu'elle entretient avec les États-Unis.
 
Quels sont les sujets abordés ?
 
Les deux thèmes les plus importants sont les relations politiques avec les pays étrangers (145 451 documents) et les affaires intérieures de ces pays (122 896). Les droits de l’Homme occupent la troisième position (55 211) et les problèmes économiques des États (49 044) la quatrième.
 
Qui est à l’origine de ces fuites ?
 
La source demeure bien entendue anonyme mais le suspect numéro un est le militaire américain Bradley Manning. Ce jeune homme de 23 ans est détenu par les autorités américaines depuis mai dernier. Il est aujourd'hui inculpé pour avoir "communiqué, transmis et livré à une source non-autorisée des informations sur la défense nationale". Il avait été dénoncé par un hacker, Adrian Lamo, avec qui'il discutait sur Internet et auprès de qui il s’était vanté d’avoir fait parvenir à WikiLeaks environ 260 000 télégrammes diplomatiques américains.
 
Sebastian SEIBT
FRANCE 24
 


dimanche 28 novembre 2010

Les Revelations de Wikileaks ...


Les quelques 250 000 télégrammes diplomatiques publiés par WikiLeaks ce dimanche sont riches en descriptions, souvent peu flatteuses, des chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier. Nicolas Sarkozy y apparaît comme un « Empereur nu », « susceptible » et « autoritaire ». Angela Merkel, la Chancelière allemande est appelée « Angela Teflon Merkel » pour sa habileté à laisser les critiques glisser sur elle, sans attacher. « Elle évite les risques, n’est pas très créative ». Mais son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, est plutôt pire encore : « incompétent » et « arrogant ». incapable, vaniteux et inefficace » Silvio Berlusconi, le Premier ministre italien, est quant à lui un «, rapporte la chargée d’affaires américaine à Rome, Elizabeth Dibble. « Son penchant pour la fête fait qu’il manque de repos ». 

Plusieurs notes diplomatiques font aussi référence aux efforts américains visant à convaincre d’autres pays de prendre en charge des prisonniers du centre de détention de la baie de Guantanamo.
Des diplomates américains ont tenté de persuader la Belgique d’accueillir des prisonniers en lui promettant que cet effort contribuerait à améliorer sa position au sein des pays de l’Europe. On aurait également offert des millions de dollars à Kiribati, un petit pays insulaire du Pacifique, afin qu’il prenne sur son territoire des prisonniers musulmans chinois provenant de la minorité ouïghoure.
 
En Russie, Vladimir Poutine est le « chef de la meute ». Dmitri Medvedev est « pâle et hésitant ». Sa femme en revanche, la plantureuse Svetlana Medvedeva, joue un rôle éminent : « elle génère des tensions entre les camps et reste le sujet d’ardents commérages ». Elle aurait déjà dressé une liste de responsables déloyaux à son mari et dont les carrières devraient en "pâtir". Ramzan Kadyrov, l’homme de main de Moscou en Tchétchénie, continue quant à lui de jeter littéralement l’argent à la ronde. Un récit très coloré de l’ambassade des Etats-Unis à Moscou décrit comment, lors d’un mariage au Dagestan, Kadyrov a lancé des billets de 100 dollars à des enfants qui exécutaient une danse. Son cadeau aux jeunes mariés ? Un bloc de 5 kilos d’or. En Azerbaïdjan, c’est à la femme du président Ilham Aliev que les diplomates américains s’en prennent : elle a subi tellement d’opérations de chirurgie esthétique qu’on peut de loin la confondre avec sa fille, mais elle ne peut pratiquement plus bouger les traits de son visage, se moquent-ils.
Barack Obama n'est pas totalement épargné. Le State Department constate que le président américain "regarde vers l'Est plutôt que l'Ouest". Il "n'a pas de sentiments pour l'Europe" confirme une note, ce que les lecteurs de ce blog avaient certainement déjà compris.

Dans un autre document, un membre de la famille royale d'Angleterre, identifié comme le Prince Andrew lundi dans le Daily Mail, est décrié pour sa "conduite inappropriée" à l'étranger.
Les documents contiendraient également des remarques méprisantes du gouverneur de la banque d'Angleterre Mervyn King à propos de David Cameron et son parti du temps où les Conservateurs étaient dans l'opposition.

De façon aussi attendue, d’autres télégrammes comparent le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à « Hitler » ou rapportent que le président afghan Hamid Karzaï est « paranoïque » : Karzaï est « un homme extrêmement faible qui ne fait pas attention aux faits mais se laisse en revanche facilement influencer par quiconque vient lui raconter les histoires les plus bizarres ou lui parler de complots contre lui ». Le portrait le plus savoureux reste pourtant peut-être celui du colonel Kadhafi, rédigé par l’ambassadeur américain à Tripoli, Gene Cretz. Le chef de l’Etat libyen ne se déplace jamais sans son infirmière ukrainienne, Galyna Kolotnytska, décrite comme une « blonde voluptueuse » ont observé les diplomates américains. « Certains contacts de l’ambassade affirment que Kadhafi et Kolotnyska, âgée de 38 ans, ont une relation sentimentale ». « Même s’il est tentant de considérer ses nombreuses excentricités comme des signes d’instabilité, Kadhafi est un individu complexe qui a réussi à rester 40 ans au pouvoir »  souligne l’ambassadeur à Tripoli. Le fait qu’il soit un peu dingue ne doit en rien dissuader les Etats-Unis d'entretenir sa relation avec lui, puisqu’il est « le dictateur au pouvoir depuis le plus longtemps dans le monde entier ». Cette conclusion pourrait valoir pour toute la galerie de zarbis décrits plus haut : tout « incapables » ou tordus soient-ils, la plupart n’en sont pas moins les alliés ou amis de l’Amérique.

Seifeddine DEPASSE
Sources : Wikileaks, AFP, AP et REUTERS

En Grande-Bretagne, des milliers d'enfants volés par le gouvernement.


Les services sociaux britanniques enlèvent des milliers d'enfants par an à leurs familles. Sans raisons apparentes, ces enfants sont remis à l'adoption. Des assistants sociaux qui n'ont "pas besoin d'avoir une raison, ils ont seulement besoin d'une excuse".

Le 24 février 2010 à la Chambre des Communes, le Premier ministre Gordon Brown et les deux leaders de l'opposition présentent des excuses aux milliers d'enfants britanniques arrachés aux familles pauvres pendant des décennies. Des enfants alors déportés en Australie et dans d'autres pays du Commonwealth.

Ces familles méritent des "excuses illimitées", disent les hommes politiques. Et pourtant, plusieurs mois plus tard, rien n'a vraiment changé. Les services sociaux poursuivent leur mission, quasiment en toute impunité. Au début de la décennie, le gouvernement de Tony Blair avait même accordé des "primes au rendement" aux assistants sociaux, pour stimuler le marché de l'adoption. Depuis 1967, les enfants ne sont plus envoyés en Australie, mais ils sont toujours "volés" et placés sur le marché de l'adoption, presque sans aucun droit de recours. Des pratiques proches du kidnapping.

Les services sociaux, les "SS"

Les familles n'hésitent pas à appeler les services sociaux par leurs initiales, les "SS". Des "SS" qui enlèvent les nourrissons à l'hôpital. Ou dans le foyer familial, avec l'aide de la police. Pour quelles raisons ? Elles semblent en général peu claires. Le choix est motivé par les assistants sociaux. Mais les parents n'ont pas accès à ces dossiers. Ils ignorent tout ou presque des charges qui sont retenues contre eux. Les voilà définis comme étant "inaptes à éduquer leurs propres enfants".
Parfois, ces services sociaux profitent de problèmes familiaux d'une famille. Une dépression, une rupture, et les enfants sont retirés à leurs parents. Une loi oblige même les parents à se taire lorsqu'on enlève leurs enfants. Et en particulier vis-à-vis des journalistes. Pour les journalistes, justement, s'ils sont Britanniques, le fait de nommer les familles est un toboggan vers la prison car "c'est dans l'intérêt de l'enfant de ne pas être nommé".

Les parents narcissiques, colériques, violents ou gros ne peuvent garder leurs enfants

Certaines catégories de parents ont été définies comme "à risque". Ils n'ont pas le droit de garder leurs enfants, selon les services sociaux. C'est notamment le cas des parents narcissiques, colériques ou catégorisés comme violents. Voire ceux qui souffrent d'obésité. Et puis, il faut évoquer cette affaire de fécondation in vitro qui a donné un résultat étonnant : une personne d'origine indienne a donné naissance à une petite fille blonde. Les "SS" n'ont pas apprécié. La petite fille a été enlevée à ses parents. De même que les deux enfants qui restaient à la maison.
Les services sociaux n'hésitent pas non plus à catégoriser publiquement tel père ou telle mère comme abuseur sexuel. Des fausses accusations qui détruisent ainsi plusieurs vies.

Pas autiste, mais "victime des négligences de sa mère"

Malgré des dossiers médicaux complets, une mère d'un enfant autiste s'est vue retirer la garde de son enfant. Selon les services sociaux, l'adolescent n'est pas autiste, mais est "victime des négligences de sa mère". La maman est mise sur la liste des abuseurs, perd son emploi et n'est même pas acceptée en tant que femme de ménage dans un supermarché. La prostitution devient pour elle le seul moyen de ne pas aller habiter dans la rue.
Aujourd'hui, quelques voix s'élèvent pour dénoncer ces pratiques d'enlèvement où des bébés sont littéralement arrachés aux bras de leur mère, où des enfants plus âgés sont enlevés au domicile de leurs grands-parents.

Ian Josephs, un ancien conseiller municipal expatrié dans le sud de la France, organise la "résistance" contre ces services sociaux via un site internet. Il a constitué un véritable manuel de combat pour les familles. Il explique aux familles la marche à suivre. Ou fournit directement les billets pour l'Irlande, comme cette femme enceinte elle-même adoptée. Jugée "pas assez intelligente" pour se marier par les autorités, elle a filé en Irlande pour se marier et mettre au monde son enfant.

Il est presque impossible de revoir ses propres enfants

Parce qu'une fois les enfants retirés à leurs parents, parfois à leur insu, c'est la croix et la bannière pour pouvoir espérer les revoir. Certains parents ne peuvent retrouver leurs enfants qu'à de rares moments. Des moments sous haute surveillance. Les pleurs des enfants qui retrouvent leur mère sont vus par les "SS" comme des pleurs de douleurs. Des rapports tronquant la réalité sont ainsi produits et renforcent le sentiment d'injustice qui habite des milliers de familles.
Ou alors, les enfants placés isolés. Certains ne reçoivent jamais les nombreuses lettres envoyées par leurs parents.

Certains enfants n'attendent que leurs 16 ans pour partir à la recherche des parents auxquels on les a arrachés. Certains parents osent timidement utiliser les réseaux sociaux pour espérer retrouver leurs enfants volés.

Depuis plusieurs mois, Florence Bellone, la correspondante de la RTBF à Londres, mène l'enquête : les témoignages qu'elle a recueillis sont à la fois choquants et bouleversants.
Elle rompt ainsi la barrière du silence, en faisant témoigner des familles qui n'ont pas officiellement le droit de s'exprimer devant la presse.


A. de Callataÿ
Radio et Télévision Belge Francophone (RTBF)


Quand le net fait trembler les USA ...


Ce Dimanche, vers 16 heures (Heure de Washington), Wikileaks diffusera sur son site (http://wikileaks.org/ ) Quelques 250.000 câbles diplomatiques américains pouvant bouleverser les relations internationales des États-Unis ... du fait des commentaires parfois crûs à l'égard de "partenaires".

Refusant toute coopération avec WikiLeaks, l'administration Obama a demandé ce week-end au site d'information de renoncer purement et simplement à publier des câbles diplomatiques américains. Washington affirme que la diffusion de ces documents secrets, attendue dimanche, pourrait mettre d'"innombrables" vies en danger, compromettre des opérations antiterroristes et affecter les relations des Etats-Unis avec leurs alliés.
Fait rare attestant de l'inquiétude du gouvernement américain, le Département d'État a rendu publique samedi soir une lettre de son conseiller juridique au fondateur du site Wikileaks Julian Assange et son avocate. Dans ce courrier, l'administration américaine prévient que la publication des câbles serait illégale et demande qu'ils y renoncent.

La lettre du conseiller juridique du Département d'État Harold Koh ajoute que le gouvernement américain ne coopérera pas avec WikiLeaks, qui avait demandé à Washington de l'aider à éplucher les documents pour en retirer toute information susceptible de compromettre des sources, des méthodes du renseignement ou des activités diplomatiques américaines.

Harold Koh explique que la publication de quelque 250.000 câbles diplomatiques secrets obtenus par WikiLeaks, attendue dimanche, va "mettre en danger les vies d'innombrables innocents", "des opérations militaires en cours" ainsi que "la coopération en cours entre des pays".
Ces documents "ont été fournis en violation de la législation américaine et sans considération pour les graves conséquences de cette action", souligne le juriste, qui appelle WikiLeaks à ne pas publier les documents, à les restituer au gouvernement américain et détruire toute copie en sa possession.
Cette lettre a été rendue publique alors que les diplomates américains dans le monde entier s'efforcent de limiter les dégâts potentiels de cette fuite en prévenant les gouvernements étrangers. Les câbles diplomatiques en question, des documents internes du Département d'État, pourraient en effet contenir des commentaires et analyses abrupts sur certains dirigeants internationaux, leurs politiques et l'attitude de Washington à leur égard.

La secrétaire d'État Hillary Clinton a notamment contacté la France, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Grande-Bretagne, l'Afghanistan et la Chine.
Le Département d'État a précisé que le courrier de Harold Koh répondait à une lettre reçue vendredi par l'ambassadeur américain en Grande-Bretagne Louis Susman, émanant de Julian Assange et son avocate Jennifer Robinson. Dans cette lettre, ils demandaient au gouvernement américain des informations sur les personnes qui pourraient courir un risque sérieux à la suite de la publication des documents.

"Malgré votre désir proclamé de protéger ces vies, vous avez fait le contraire et mis en danger les vies d'innombrables individus", a répondu Harold Koh dans sa lettre, prévenant que le gouvernement américain ne collaborerait avec WikiLeaks en aucune façon pour déterminer ce qui pourrait ou ne pourrait pas être rendu public.

"Nous n'engagerons pas de négociation concernant la publication ou la dissémination supplémentaires de documents classés secrets du gouvernement américain obtenus illégalement, a insisté Harold Koh, qui est considéré comme l'un des principaux spécialistes du droit international dans le monde et aurait été envisagé pour siéger à la cour suprême.
On s'attend à ce que WikiLeaks mette en ligne les documents dimanche. Le gouvernement américain a été prévenu, d'après Harold Koh, que trois journaux, le "New York Times" aux Etats-Unis, le "Guardian" en Grande-Bretagne et "Der Spiegel" en Allemagne, avaient eu un accès préalable à ces documents.

Selon WikiLeaks, cette publication sera sept fois supérieure en volume à celle des 400.000 documents militaires américains sur la guerre en Irak diffusés en octobre dernier. Il s'agissait déjà de la plus grande fuite de l'histoire du renseignement américain. WikiLeaks a aussi publié des milliers de documents sur l'Afghanistan.
 
La suite est a suivre sur SEIF NEWS a partir de demain !

Seifeddine DEPASSE

samedi 27 novembre 2010

Les prostituées de l’impasse Abdallah Guech : la "fierté" de Tunis


Voici une facette de la Tunisie, qui salit l'image de ce pays dans le monde Arabo-Musulman, cet article est directement tiré de la presse participative des Observateurs de France 24 ... Incroyable mais vrai !

Seifeddine DEPASSE



Tapie dans les ruelles de la médina de Tunis, à quelques centaines de mètres de la mosquée Zitouna, la plus vieille de la capitale, l’impasse Abdallah Guech est un lieu de prostitution officiel en plein cœur de la ville. Une rareté dans un pays arabe.

Autrefois lieu d’initiation pour beaucoup de jeunes, à l’époque où la sexualité était moins libre, et sujet de prédilection fantasmé pour le cinéma, cette rue est aujourd’hui majoritairement fréquentée par les moins fortunés.
À Abdallah Guech, la prostitution est légale et les travailleuses du sexe suivies par les services médicaux.
De nombreux groupes Facebook parlent de cette ruelle. Certains en font l’éloge, tandis que d’autres demandent à ce qu’elle soit déplacée.

"Les médias du Golfe critiquent cette rue, mais pour moi c’est une fierté"

Zizirider, 40 ans, bloggeur à Tunis.

Je connais la rue Abdallah Guech depuis toujours, car ma famille habite la même médina. Je passais devant sur le chemin du lycée Carnot [actuel lycée Bourguiba] et les flics nous éloignaient parce que nous étions trop jeunes.
La ruelle Abdallah Guech est très étroite. À la différence de Bruxelles ou d’Amsterdam, ce passage est caché : il n’y a ni vitrines, ni néons. Il y a un peu plus de monde que dans les rues adjacentes, principalement des hommes, mais à part cela, c’est un endroit discret. Il y a le long de la rue des petits box de 2-3 mètres environ et par l’entrebâillement de la porte on peut voir les prostituées qui attendent les clients, assises sur une chaise, assez déshabillées.


 "Abdallah Guech", qu’on appelle la "maison", est là depuis au moins un siècle. Elle fait partie de ces bordels "indigènes" qui ont connu leur âge d'or sous protectorat français. À l’époque, elle était fréquentée surtout par les Tunisiens, qu’ils soient juifs ou musulmans. Les Français et les Européens fréquentaient un bordel plus luxueux appelé "la grande maison" et qui se situait dans un superbe immeuble de l’actuelle rue de Paris.


"Les cartes d’identité des prostituées mentionnent qu’elles sont des ‘employées du ministère de l’Intérieur’"



Les "filles" sont pour la plupart d’un certain d’âge, disons 40 ans, et même plus. On trouve rarement des jeunes. Elles viennent souvent de milieux défavorisés. Elles sont connues des services municipaux, elles ont régulièrement des visites médicales et le plus amusant, c’est que leurs cartes d’identité mentionnent qu’elles sont des ‘employées du ministère de l’Intérieur’. C’est pour éviter qu’elles soient embêtées et leur faciliter les démarches administratives. On dit qu’en échange, elles servent parfois d’indic à la police.
Ces femmes payent des impôts. Ce système est unique dans les pays arabes. Moi qui voyage beaucoup je peux vous dire que ni l’Algérie ni le Maroc, encore moins la Libye, ne connaissent cela.
Certaines chaînes satellitaires du Golfe critiquent très sévèrement la Tunisie à cause de cette ruelle. Il y a notamment un "barbu" qui accuse le pays d’être débauché parce qu’il autorise la prostitution, mais interdit la polygamie. Pourtant, selon moi, la Tunisie peut être fière de protéger ainsi les prostituées.

 Avant, cette ruelle était le lieu des premières expériences, car il y avait une plus grande frustration sexuelle et la société était plus conservatrice. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins jeune et plus pauvre. La passe est à 20 dinars [11 euros]. Il y a beaucoup d’Algériens aussi : c’est à côté de la porte de France (Bab Bhar), là où s’arrêtent les taxis et les "louages" venus d’Algérie.
La clientèle plus fortunée passe par d’autres réseaux, car il y a aussi une prostitution clandestine. Il existe des prostituées qui racolent dans les lieux fréquentés par les riches, mais ce n’est pas comme à Paris, sur le périphérique ou au Bois de Boulogne, c’est très discret.
Pour arriver dans cette impasse il faut passer par la rue Zarkoun. C’était la rue des antiquaires, qui abritait la bibliothèque nationale et le premier conservatoire de musique, mais depuis les années 80 c’est devenu un lieu mal fréquenté. Or les mères de nombreux voyous de cette rue sont d’anciennes prostituées d’Abdallah Guech."

L’Iran s’émancipe !

Depuis la révolution islamique de 1979 qui, rappelons-le, a détruit le principal bastion impérialiste du Moyen-Orient, le régime de Téhéran hante les nuits des dirigeants occidentaux.

Le cauchemar s’est d’abord installé à Washington, unique organisateur du coup d’Etat de 1953 qui installa la violente dictature du Shah et qui n’a jamais vraiment admis qu’une ambassade des Etats-Unis dans un pays étranger ait pu être occupée, son personnel séquestré (sans violence) et ses archives minutieusement analysées sans que, à un moment ou à un autre, la terrible vengeance d’un bombardement puis d’une agression sanglante et d’une invasion ne viennent régler son compte au régime honni pour avoir osé lever la main sur les serviteurs de l’Empire. 
Pourtant, depuis 30 ans, la vengeance reste inassouvie.

Toutes les attaques indirectes, qu’elles fussent militaires ou civiles, ont échoué.

La première et la plus meurtrière fut la guerre Iran/ Irak. Déclenchée par Saddam Hussein qui se crut investi de la mission de confiance de liquider le nouveau régime iranien alors qu’il s’agissait, manœuvre machiavélique s’il en fut, d’épuiser les deux seuls membres de l’OPEP assez puissants pour contrebattre l’influence saoudienne « modératrice » (c'est-à-dire soumise aux Etats-Unis) dans l’organisation pétrolière. Saddam Hussein, que la CIA avait aidé à assoir son régime en lui fournissant les listes des militants communistes qui avaient participé avec lui au renversement de la monarchie en 1978 et qu’il élimina avec soin, pensait, fatale erreur d’analyse, qu’il était un ami des Etats-Unis. Or l’Empire n’a pas d’amis, il n’a que des vassaux ou des laquais.

La deuxième est permanente. Il s’agit de l’embargo économique dont le contenu se durcit sans cesse au fil des résolutions du Conseil de Sécurité mais qui, s’il a compliqué la tâche du pays, n’a pas produit l’appauvrissement attendu pas plus que les émeutes populaires qui auraient dû en être la conséquence et a été souvent tourné pas des firmes occidentales avides de marchés nouveaux.

La troisième est la politique d’encerclement poursuivie depuis 2001 dans le cadre de « La guerre contre le terrorisme ». L’Iran, on s’en souvient, a été classé par G.W. BUSH dans l’AXE DU MAL et s’est retrouvé flanqué à l’Est (Afghanistan) et à l’Ouest (Irak) d’armées US en campagne accompagnées de grandes quantités de mercenaires payés par le Pentagone et assistées de contingents de divers alliés membres de l’OTAN ou alignés comme l’Australie. Mais les Etats-Unis ne peuvent pas utiliser ces deux bases extérieures pour attaquer l’Iran puisqu’ils n’y maitrisent pas la situation intérieure. Embourbés en Afghanistan, ils viennent d’être contraints d’accepter en Irak la constitution d’un gouvernement qui, vus sa constitution et ses appuis parlementaires, n’est certainement pas prêt à s’en prendre à son voisin iranien.

La quatrième est l’ingérence intérieure qui a pris diverses formes : subornation de Rafsandjani, essai de révolution de couleur au printemps 2010, soutien à la dissidence baloutche… mais qui n’a pas donné les résultats escomptés.

Ne restait plus que le prétexte de l’arme nucléaire iranienne permettant de brandir en permanence depuis 2007 la menace d’une attaque militaire d’envergure directe. Que l’exécutant soit l’armée sioniste ou l’armée US elle-même est un débat très secondaire : les bombardiers israéliens ne volent pas sans le GPS étasunien. Ceci n’a pas empêché l’Iran de poursuivre sa politique de nucléaire civil couronnée par la mise en service en août de la première centrale nucléaire de Bushehr fournie par la Russie.

L’Iran a donc bien résisté.

Mais le fait nouveau est qu’il est maintenant passé très sérieusement à la phase de la contre-attaque.

Son premier terrain d’intervention est le Proche-Orient, où son soutien officiel affirmé au Hezbollah libanais et au Hamas palestinien réduit très sérieusement la liberté d’action militaire d’Israël qui, profitant de la protection impériale et de l’impunité qu’elle lui assurait, avait pris depuis 1948 l’habitude d’intervenir militairement et en toutes occasions chez ses voisins.

Ce champ est en train de s’élargir considérablement. Axe du mal ou pas, l’Iran a renforcé ses relations diplomatiques et économiques avec des pays qui sont eux-mêmes en résistance aux ingérences étasuniennes (et souvent simultanément sionistes) Parmi eux : le Venezuela, la Bolivie, le Belarus, Cuba. Il développe également des relations avec le continent africain, comme en témoigne la récente visite du Ministre des Affaires Etrangères iranien au Burkina Faso, où il a été très bien accueilli par le plus fidèle agent de la FRANCAFRIQUE : Blaise Campaoré.

Mais le plus important est la création récente d’une aire d’influence régionale. L’Iran entretenait déjà de bonnes relations avec l’Arménie, pays qu’il approvisionne en gaz et avec qui il maintient une frontière ouverte permettant à celle-ci de ne pas se trouver étranglée par ses voisins turc et géorgien.

Surtout, l’Iran vient de signer des accords de coopération très importants avec deux de ses voisins du Nord : le Turkménistan et l’Ouzbékistan, qui vont permettre à ces deux pays enclavés, soucieux l’un et l’autre de ne pas dépendre de la seule Russie pour l’acheminement de leur commerce extérieur, d’utiliser le territoire iranien pour accéder à l’Océan Indien. Pour le Turkménistan en particulier, pays très peu peuplé mais qui dispose de réserves de gaz naturel parmi les plus importantes du monde, cette ouverture vers le Sud est un moyen d’échapper aux contraintes léonines que pouvait lui imposer GAZPROM pour exporter son gaz. Le Turkménistan et l’Ouzbékistan étaient déjà complices pour laisser le passage à un gazoduc alimentant la Chine qui a été ouvert cette année. Leur désenclavement se poursuit donc. De surcroit, les trois pays partagent un souci commun de sécurité : celui de combattre la déstabilisation et les multiples influences souterraines que peut engendrer l’immense trafic d’héroïne d’origine afghane.

Il est une autre question sur laquelle Turkménistan et Iran vont pouvoir coordonner leurs positions : celle du statut de la Caspienne. Jusqu’à la disparition de l’URSS, la situation était claire : la Caspienne n’avait que deux pays riverains : l’URSS et l’Iran, et le partage de la souveraineté sur cette mer s’était fait très simplement en tirant un trait droit entre les deux frontières terrestres (trait noir sur la carte ci-dessous).


Les riverains sont aujourd’hui au nombre de 5 : Azerbaïdjan, Russie, Kazakhstan, Turkménistan et Iran. Du point de vue du droit international, la Caspienne, mer fermée, doit être découpée comme un lac entre les riverains sans eaux internationales en son milieu.

Jusque là tout le monde s’entend : pas question de créer des eaux internationales pour y voir arriver tous les grands prédateurs transnationaux avides de gaz et de pétrole, deux ressources naturelles abondantes dans tout le bassin de la Caspienne. Pour la délimitation des zones de souveraineté nationale, l’Iran est depuis 1991 en désaccord avec la Russie et revendique une zone plus étendue que dans le partage précédant (pointillés blancs sur la carte ci-dessus). Une position commune ferme de l’Iran et du Turkménistan par rapport à la Russie risque fort d’être appuyée par le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan. Il faudra attendre les commentaires sur la réunion qui s’est tenue à ce sujet à Téhéran ces derniers jours mais il est manifeste que sur ce sujet, l’Iran a repris la main et que la Russie risque de payer cher et son ralliement (au mois de juin) aux nouvelles sanctions de l’ONU proposées par les Etats-Unis et son refus (au mois d’août) de lui livrer les missiles S300 défensifs commandés.


Dernier succès iranien : un accord de coopération militaire signé en août avec le sultanat d’Oman.

Le sultanat d’Oman comporte en fait deux territoires : une vaste zone semi-désertique sur la mer d’Arabie et un territoire plus petit mais plus accueillant et plus peuplé sur le golfe d’Oman et la rive Sud du détroit d’Ormuz. A eux deux, Oman et Iran contrôlent donc les deux rives d’un des détroits les plus stratégiques et les plus surveillés du monde en raison du flux pétrolier intense qui l’emprunte. Dans ces conditions, les gesticulations porte-avionesques des Etats-Unis (2 porte-avions) et de la France (1 porte-avions) dans le Golfe Persique (tout comme l’ouverture d’une base militaire française à Abou Dhabi) peuvent être désormais considérées comme autant d’aveux d’impuissance, d’autant plus que du côté des pays arabes riverains : Koweït, Qatar, Bahreïn, l’inquiétude est grande, même s’ils ne se fâchent pas ouvertement avec l’alliance US/ISRAEL, de voir le Golfe Persique transformé en champ de bataille au nom d’intérêts qui leur sont étrangers.



Retournant les menaces contre ceux qui les ont orchestrées, l’Iran est en train d’organiser un voisinage régional confiant et coopératif appelé à devenir un nouveau pôle du monde multipolaire en gestation sous nos yeux. 



Michel COLLON
Source : Investig'Action



Des révélations de WikiLeaks pourraient offusquer le Canada


Le gouvernement Canadien disait toujours ne pas connaître, hier, la teneur des révélations que compte faire le site internet WikiLeaks qui pourraient expliciter ce que pensent véritablement les diplomates américains du Canada dans des dossiers chauds comme la guerre en Afghanistan.
À l'instar de plusieurs de ses collègues dans d'autres capitales étrangères, l'ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, est allé au-devant des coups mercredi soir en informant de vive voix le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, que des informations secrètes WikiLeaks pourraient offusquer les autorités canadiennes.

Au bureau du chef de la diplomatie canadienne, hier, une porte-parole du ministre, Melissa Lantsman, a indiqué que le gouvernement canadien ne sait pas ce que compte divulguer WikiLeaks.
«Nous ne commentons pas des informations qui n'ont pas encore été rendues publiques», a-t-elle indiqué hier à La Presse. Mais le ministre Cannon est dans l'expectative et demeure prêt à réagir aux révélations de WikiLeaks en fin de semaine s'il est justifié de le faire.
Le site spécialisé dans la révélation de documents confidentiels a promis, lundi, de mettre en ligne sept fois plus de documents confidentiels que les 400 000 récemment publiés sur la guerre en Irak.
Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a dit espérer qu'il n'y aurait pas de révélations qui pourraient mettre en danger la vie ou la sécurité des soldats canadiens présentement en guerre contre les insurgés talibans en Afghanistan.

Piètre opinion du Canada?

Quel impact auront les révélations de WikiLeaks sur les relations canado-américaines? On l'ignore pour l'instant, mais des informations ont circulé au cours des dernières heures selon lesquelles les documents en question pourraient démontrer que certains hauts responsables américains ont une piètre opinion du Canada.

Chose certaine, les autorités américaines sont manifestement inquiètes des retombées politiques et diplomatiques de ces révélations dans la mesure où elles ont décidé de prendre les devants en informant de vive voix leurs partenaires et alliés concernés.

L'ambassadeur David Jacobson a soutenu que ces documents contiennent vraisemblablement des «conversations de vestiaire» rédigées par les diplomates américains dans leurs rapports quotidiens à Washington. Il a affirmé que ces «conversations» demeurent secrètes et que celles-ci représentent l'opinion de leurs auteurs et non pas la position du gouvernement américain dans son ensemble.
Dans une entrevue au quotidien The Globe and Mail, M. Jacobson a aussi affirmé que les Canadiens devaient comprendre que les États-Unis n'ont pas de meilleur ami et allié que le Canada.
«Bien que je sois convaincu que tout le monde est sensible à ce que les autres pensent d'eux, je crois que les Canadiens saisissent bien la force et la profondeur des relations entre le Canada et les États-Unis», a dit M. Jacobson.

Obama se prépare au pire

Ailleurs dans le monde, les États-Unis se sont évertués encore toute la journée d'hier à devancer le nouveau tourbillon de révélations promis par WikiLeaks, en s'adressant à leurs alliés et partenaires afin de limiter l'impact de fuites potentiellement embarrassantes.

L'administration Obama, qui a admis se préparer «au pire scénario», avait annoncé mercredi que les services diplomatiques américains avaient entrepris de préparer des gouvernements étrangers à la publication prochaine de documents secrets par WikiLeaks susceptibles de créer des «tensions» avec eux.

Des responsables en Grande-Bretagne, mais aussi en Norvège, au Danemark et en Finlande ont aussi indiqué que leurs pays avaient été informés par les États-Unis.

À Bagdad, l'ambassadeur des États-Unis, James Jeffrey, a affirmé hier que sa mission était «inquiète» face à des révélations susceptibles de saper «des discussions de confiance».
Le département d'État américain a indiqué s'attendre à la publication de câbles diplomatiques concernant «un large éventail de dossiers et de pays».

Les premières fuites de WikiLeaks, en juillet sur l'Afghanistan, contenaient peu d'importantes révélations et celles émanant d'Irak se concentraient en majorité sur des exactions commises entre différentes factions irakiennes.

Washington pourrait être plus embarrassé par la divulgation de documents rédigés par ses diplomates, en particulier s'ils mettent en cause des partenaires étrangers des États-Unis.
Selon un haut responsable israélien cité par le quotidien israélien Haaretz, Israël, dont Washington est le plus important allié, a été informé que ces fuites de câbles diplomatiques pourraient porter sur des rapports confidentiels adressés par l'ambassade américaine à des responsables israéliens.
«Les Américains nous ont fait savoir qu'ils considéraient cette fuite avec la plus grande gravité», a ajouté ce responsable.

À Ankara, un diplomate turc de haut rang a indiqué que la Turquie avait également été mise au courant. Selon des informations de presse, les nouvelles révélations porteraient notamment sur une aide de la Turquie aux militants d'Al-Qaïda en Irak et un soutien des États-Unis aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), réfugiés en Irak.
Le diplomate a exclu catégoriquement tout appui d'Ankara à Al-Qaïda, tout en saluant la coopération turco-américaine contre le PKK.

À Moscou, le quotidien Kommersant a affirmé que ces fuites comportaient des appréciations «désagréables» qui pourraient blesser Moscou.
Ces révélations «peuvent provoquer une brouille entre les États-Unis et la Russie», tout comme avec la moitié des pays de la planète, écrit le quotidien.


Joël-Denis Bellavance
Cyberpresse.ca (Canada) 

vendredi 26 novembre 2010

Première université musulmane aux USA


Le mot arabe pour olive est zaytun. Les écritures coraniques et bibliques considèrent l'olive comme un fruit extraordinaire compte tenu de ses nombreuses qualités et font de l'olivier un symbole de pureté et de lumière. Ainsi, le fait que le premier établissement d'enseignement supérieur musulman aux Etats-Unis, qui se propose de transmettre la lumière du savoir et de l'autorité, se voie conférer le nom de Zaytuna College, est tout à fait justifié.

L'existence même de cette université en Amérique rejette l'idée que l'islam est une idéologie exclusivement orientale. En revanche, elle prouve que l'islam et les musulmans peuvent être d'authentiques Américains et qu'ils peuvent contribuer au développement sociologique, politique et culturel du pays. L'éducation a largement contribué à apaiser les tensions raciales et religieuses et a favorisé la tolérance aux Etats-Unis. Beaucoup de groupes d'immigrés venus chercher la liberté en Amérique ont été victimes de discrimination dès leur arrivée. Des groupes religieux ont alors commencé à utiliser l'éducation pour remédier à ces tensions, devenant ainsi des forces vitales s'employant à encourager l'acceptation de l'autre
Aujourd'hui, ces universités et d'autres comme celles-ci associent de remarquables programmes universitaires avec des principes extraits de la religion afin de promouvoir des valeurs universelles comme la justice sociale auprès de tous les étudiants – quel que soit leur milieu religieux. Le Zaytuna College cherche à promouvoir la même vision chez ses étudiants issus de tous les milieux confessionnels. Il s'efforce de s'inspirer des principes du Coran et des préceptes de certains des grands érudits musulmans comme l'imam Al Bukhari, le fameux érudit du IXème siècle spécialisé dans l'étude des hadiths de la tradition du Prophète Mohamed), et l'imam al Ghazali, le juriste et mystique soufi du XIème siècle. 

Comme université musulmane américaine, Zaytuna endosse une responsabilité supplémentaire : celle de lutter et d'écarter les stéréotypes relatifs à l'islam. Compte tenu du climat d'islamophobie grandissante qui prévaut actuellement dans le monde et de la représentation faussée de l'islam comme idéologie violente, Zaytuna assumera la place qu'elle occupe au premier plan du dialogue public pour aborder ces questions à tous les niveaux: intra-religieux, interreligieux et intercommunal. Zaytuna College transmettra les principes et pratiques de l'islam à un plus large public d'Américains et servira de nouvelle source d'information aux côtés de Media Bytes qui transmet un islam unidimensionnel. Cela sera rendu possible grâce à un grand nombre d'articles et de multimédias disponibles sur le site de l'université et portant sur des sujets tels que le hadj, la coexistence et l'autorité dans l'islam. Le site Web permet aussi de demander au corps enseignant de parler d'engagements. Zaytuna a également les moyens de devenir un grand centre spécialisé dans la compréhension de la pensée et de la pratique de l'islam. Notamment grâce à ses professeurs de renommée mondiale, comme Cheikh Hamza Yusuf, cofondateur de Zaytuna et conseiller auprès de One Nation (une initiative nationale qui favorise l'emploi, l'égalité et l'éducation pour tous) et l'imam Zaid Shakir, qui gère New Islamic Directions (une organisation qui vise à promouvoir une vision juste et pondérée de l'islam). Mais aussi par l'étude des sciences sociales à côté de la langue arabe, du droit et de la théologie islamiques. Zaytuna College offre une approche interdisciplinaire essentielle qui se doit d'être étudiée et appliquée de façon urgente à une époque où les faits, notamment ceux relatifs à l'islam, sont trop souvent considérés hors contexte. En connaissance de cause, les diplômés de Zaytuna College peuvent servir la communauté américano-musulmane en devenant des imams certifiés et aborder des questions comme les droits des femmes et l'activisme des jeunes dans leurs communautés locales. Grâce à son approche exceptionnelle et à la collaboration d'érudits exemplaires, Zaytuna College a le potentiel pour devenir un authentique et précieux véhicule de paix et de compréhension qui déterminera le XXIème siècle.

Seifeddine DEPASSE
Sources : Reuters et American Press (AP)

Egypte: scrutin annulé dans 24 régions

Hosni Moubarak, Actuel président de l'Égypte
(depuis 1981)
 
La justice a ordonné l'annulation du scrutin législatif de dimanche dans 24 circonscriptions au total à travers l'Egypte, ses demandes de rétablir des candidats invalidés ayant été ignorées.

Des tribunaux administratifs ont décidé que l'élection ne pourrait se tenir dans douze circonscriptions des gouvernorats de Kafr el-Cheikh et Qalyoubiya, dans le delta du Nil, et dans deux circonscriptions des gouvernorats de Sohag et Assiout, en moyenne-Egypte.
L'Egypte est divisée en 254 circonscriptions, qui comptent deux sièges de députés chacune.

Ces annulations s'ajoutent à celles déjà prononcées mercredi pour dix des onze circonscriptions d'Alexandrie (nord), la deuxième ville du pays.
Ces décisions de justice vont toutefois probablement être suspendues, en raison de recours de la part du Parti national démocrate (PND) au pouvoir.
Un grand nombre des candidats invalidés par la haute commission électorale sont soutenus par les Frères musulmans ou sont des indépendants.

Les Frères musulmans, bête noire du pouvoir, soutiennent 130 candidats au total. Ils dénoncent une vaste campagne d'obstruction et de répression à l'approche du scrutin, avec l'arrestation de plus d'un millier de leurs militants.
Le PND a annoncé jeudi qu'il demandait à la justice d'invalider les candidats soutenus par la confrérie, officiellement interdite, au motif qu'ils se présentent comme des "indépendants" pour pourvoir valider leur candidature.

Les Frères musulmans avaient remporté un cinquième des sièges de députés en 2005. Le PND du président Hosni Moubarak s'apprête à conserver son emprise sur l'Assemblée du peuple lors du scrutin à deux tours, le 28 novembre et le 5 décembre.
 
 
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